C’est un pas de plus vers l’indépendance énergétique. La compagnie nationale namibienne NamPower a achevé la première étape d’un projet de 213,42 millions de dollars US (4 milliards de dollars namibiens). Ce projet comprend également la mise à niveau des sous-stations de transport à travers le pays, garantissant ainsi une efficacité et une capacité accrues au sein du réseau. Le 28 avril dernier, NamPower a officiellement lancé sa ligne Auas-Gerus, la toute première du pays. La ligne a coûté 46,41 millions de dollars US (870 millions de dollars namibiens). Une initiative qui s’arrime aux besoins actuels de la Namibie.
Cette expansion est vitale pour renforcer la fiabilité de l’approvisionnement électrique du pays. L’initiative souligne notre engagement à répondre aux besoins changeants en électricité de la Namibie,
a déclaré Simson Haulofu, Directeur général de NamPower, dans les colonnes du média local The Namibian. Cet investissement s’aligne sur la vision nourrie par l’Etat namibien de maintenir son réseau aux normes mondiales.
Nous avons installé des réacteurs shunt haute tension à noyau d’air de 420 KV dans des sous-stations clés, marquant une étape importante pour l’Afrique,
a déclaré Haulofu. Avec ces initiatives, l’entreprise namibienne mène un combat pour le renforcement du réseau électrique namibien en soutenant la croissance et en garantissant un avenir énergétique fiable à la nation.
La motivation nécessaire pour la relance de l’économie
Selon les autorités locales, ce projet s’inscrit dans la politique gouvernementale de lutte pour l’électrification du pays. Un levier important pour l’émergence.
Le développement d’infrastructures telles que la ligne de transport Auas-Gerus 400 KV est important pour combler l’écart entre la demande et l’offre d’électricité. Comme le ministère a reçu une allocation budgétaire plus importante, nous pourrons faire davantage en termes d’électrification des zones rurales,
explique Tom Alweendo, ministre namibien des Mines et de l’Énergie. Financé par la BAD, le projet se présente comme une bonne nouvelle pour l’économie locale. Il entre dans la stratégie de développement de l’institution africaine (BAD) qui vise à promouvoir une croissance économique forte et durable sur le continent. Le projet est susceptible d’offrir de meilleures opportunités économiques aux femmes. La disponibilité d’une électricité fiable dans le pays favorisera la création de petites et moyennes entreprises, et par extension, des possibilités d’emploi pour les femmes, selon la BAD.
Sur la voie de l’indépendance énergétique
D’après Energy Observer, la Namibie ne couvre pas la moitié de ses besoins en électricité, malgré une capacité de production nationale d’environ 680 MW. Cette situation est due aux centrales qui ne fonctionnent pas à pleine capacité. Le pays se trouve donc dans une situation de déficit énergétique. Pour pallier ce problème, l’Etat namibien importe l’électricité des pays voisins. La Namibie possède les tarifs d’électricité les plus élevés d’Afrique australe, avec 0,096 dollar américain (1,82 dollars namibiens) par KWh.
Toujours selon Energy Observer, 60 % de l’approvisionnement en électricité de la Namibie provient de l’étranger, principalement par le biais de contrats bilatéraux avec le fournisseur d’électricité sud-africain Eskom, qui a déjà du mal à satisfaire la demande nationale sud-africaine. Conséquence, des coupures intempestives. Le reste de l’approvisionnement est assuré par l’importation de combustibles fossiles (pétrole et charbon) et d’énergie hydraulique provenant de la centrale hydroélectrique de Ruacana, la plus grande de ce pays situé en Afrique australe. L’achèvement de ce projet constitue donc une avancée significative pour la Namibie, dans le processus d’autonomisation de son secteur électrique.