Le compte à rebours est lancé pour le 1er Forum d’Affaires Côte d’Ivoire-Gabon (FACIGA). Prévu les 18 et 19 novembre 2025 dans la capitale gabonaise Libreville, ce rendez-vous panafricain ambitionne de renforcer les synergies économiques et humaines, entre deux nations aux trajectoires complémentaires.
Créer un pont d’opportunités entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale
Porté par les patronats et institutions économiques des deux pays, le Forum réunira dirigeants d’entreprises, investisseurs, responsables publics et partenaires techniques autour de plusieurs secteurs de convergence : Agro-Industrie, Infrastructures, Banque-Assurance, Mines, Énergies renouvelables, Startups & Innovation, Aquaculture, Production biométrique, Projets Monétiques, Anacarde, Équipement routier, Élevage. L’objectif est clair : créer un pont d’opportunités entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, en mettant l’accent sur les échanges de savoir-faire et l’intégration économique régionale.
Un espace stratégique de coopération Sud-Sud
Bien que très différentes par la taille de leur population et la structure de leurs économies, la Côte d’Ivoire et le Gabon sont hautement complémentaires. La première s’impose comme un pôle agricole et de services, disposant d’une main-d’œuvre abondante et qualifiée, d’une solide base industrielle et d’une expertise reconnue dans la transformation agroalimentaire. Le second, riche en ressources naturelles, disposant de plus de 5,2 millions d’hectares de terres arables, cherche à diversifier son économie au-delà du pétrole et à valoriser son potentiel agricole encore sous-exploité (la production locale ne couvrant qu’environ 40 % des besoins alimentaires).
Cette complémentarité crée un terrain propice à la coopération, notamment dans l’agro-business, la transformation locale et le transfert de compétences techniques.
Combler le gap de la main d’œuvre dans certaines filières
Au-delà des accords commerciaux, le forum mettra en avant la coopération technique et humaine. Le Gabon, confronté à un manque de main-d’œuvre qualifiée dans certaines filières agricoles et industrielles, souhaite s’appuyer sur l’expertise ivoirienne, notamment dans l’agriculture et la transformation agroalimentaire.
Cette approche, fondée sur le transfert de compétences et la mobilité encadrée, vise à renforcer la productivité tout en formant une nouvelle génération de travailleurs gabonais. Ces échanges pourront stimuler l’investissement croisé et promouvoir les coentreprises entre opérateurs gabonais et ivoiriens.
Le défi de l’emploi étranger : entre besoin et régulation
L’un des enjeux majeurs, de la coopération réside dans la question de la main-d’œuvre étrangère au Gabon. Dans un contexte de relance économique et de diversification, le pays doit faire face à une réalité : certains secteurs clés, tels que l’agriculture, le textile, le bâtiment ou l’artisanat, manquent encore de compétences techniques locales suffisantes pour soutenir la cadence des réformes et projets industriels en cours. Or, la Côte d’Ivoire, forte d’un savoir-faire reconnu dans ces domaines, apparaît comme un partenaire naturel. Le recours à une main-d’œuvre ivoirienne qualifiée, qu’elle soit permanente ou saisonnière, pourrait contribuer à combler les déficits techniques et accélérer la montée en compétences des jeunes gabonais. Ainsi, ce défi appelle à une politique migratoire économique claire, équilibrant besoin de productivité et priorité à l’emploi national.
Ouverture au marché de la CEMAC (60 millions de consommateurs)
La participation de la Côte d’Ivoire à ce forum représente une occasion stratégique de renforcer sa présence économique en Afrique centrale. En s’ouvrant au marché gabonais et à la sous-région CEMAC(un marché de plus de 60 millions de consommateurs), Abidjan peut diversifier ses débouchés commerciaux et encourager ses entreprises à investir dans des secteurs porteurs tels que l’agro-industrie, les énergies, le bois, les services financiers ou le numérique. Le pays des Eléphants, riche en minerais d’or et bien d’autres, pourrait également bénéficier de l’expertise minière dont dispose le Gabon.
Le Forum Gabon–Côte d’Ivoire 2025 pourrait ainsi devenir un laboratoire de la coopération Sud-Sud réussie : une plateforme où l’investissement ne se limite pas au capital financier, mais inclut aussi le capital humain et technologique.
Face aux défis du chômage des jeunes, de la diversification économique et de la souveraineté industrielle, le tandem gabono-ivoirien pourrait tracer les contours d’un partenariat inclusif, pragmatique et durable, fondé sur la conviction que la prospérité africaine se construira par les Africains eux-mêmes. Enfin, cette initiative s’inscrit dans la dynamique de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), en contribuant à bâtir des chaînes de valeur régionales et à impulser une intégration économique plus forte entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
