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Cameroun : le port de Douala, de nouveau dans les bonnes grâces du Tchad

Le Port Autonome de Douala (PAD) et le Conseil des Chargeurs du Tchad (COC-Tchad) ont en effet signé, le 28 avril 2025 un protocole d’accord visant à améliorer le transit des marchandises tchadiennes, via la plateforme portuaire de Douala. L’accord porte notamment sur la simplification des procédures et la sensibilisation des acteurs au fonctionnement du corridor logistique Douala-N’Djamena.

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Réconciliation portuaire : le Tchad renoue avec le Port autonome de Douala

Face aux plaintes persistantes des opérateurs économiques tchadiens confrontés à des lenteurs administratives et à diverses tracasseries, le gouvernement tchadien avait, en décembre 2024, pris la décision de diversifier ses voies d’accès aux ports maritimes. Le port de Bata, en Guinée équatoriale, était alors apparu comme une alternative au traditionnel port autonome de Douala. Dans ce contexte, la signature de ce nouvel accord vise à redynamiser la coopération entre le PAD et le Tchad, pays enclavé mais historiquement lié au Cameroun par des intérêts logistiques majeurs. Ce protocole définit le cadre de partenariat entre les deux institutions et les actions conjointes à mener pour rendre plus fluide le passage des marchandises tchadiennes par Douala.

Des engagements pour fluidifier le corridor Douala-N’Djamena

D’une durée de quatre ans, l’accord vise à rationaliser les procédures portuaires et douanières ; réduire les délais de traitement des marchandises ; mieux informer les chargeurs et transporteurs tchadiens sur les règles en vigueur. À un niveau plus opérationnel, les deux parties envisagent de mettre en place un système numérique d’échange de données sur le trafic tchadien ; tenir à jour un fichier actualisé des chargeurs tchadiens ; créer un centre communautaire d’information à N’Djamena pour faciliter la communication logistique ; sensibiliser les opérateurs tchadiens aux procédures d’import-export, via le port de Douala et intégrer le COC-Tchad comme membre du système Port-Synthèse, plateforme d’échanges du PAD.

Un partenariat basé sur la recherche de solutions concrètes

« Le port de autonome de Douala est notre port naturel. Nous avons des liens de sang avec le Cameroun. Mais, nous avons aussi signé avec d’autres voisins comme la Guinée équatoriale ou la Libye. Nous recherchons avant tout des facilités pour nos opérateurs. Cet accord avec Douala est une nouvelle opportunité pour nos chargeurs », a déclaré Hamid Djoumino, Directeur général du Conseil des Chargeurs du Tchad.

Pour répondre aux attentes de son partenaire tchadien, le PAD s’engage à : coopérer avec le COC-Tchad pour fluidifier le corridor Douala-N’Djamena ; solliciter le concours du COC-Tchad pour toute question relative aux chargeurs ou au transit, et participer activement aux campagnes de sensibilisation des acteurs du transit tchadien.

En complément, le port prévoit la mise en œuvre de guichets dédiés au traitement des marchandises tchadiennes, la simplification des formalités, ainsi que l’opérationnalisation de la zone logistique réservée au Tchad sur le site portuaire. Le Tchad, de son côté, affirme sa volonté de maintenir un dialogue permanent avec le PAD sur les difficultés rencontrées par ses opérateurs. Il s’engage également à informer largement ses chargeurs sur les procédures en vigueur à Douala ; promouvoir les avantages compétitifs du port camerounais et transmettre régulièrement des données statistiques sur le commerce extérieur tchadien au PAD.

Un enjeu financier majeur pour le Cameroun

Excédé par les tracasseries administratives et les retards répétés, le Tchad avait décidé de se tourner vers la Guinée équatoriale pour faire transiter une partie de ses marchandises par le port de Bata, via le corridor Kribi-Bata-N’Djamena. Cette décision avait provoqué un électrochoc du côté camerounais, poussant les autorités portuaires à revoir en urgence leur stratégie d’attractivité.

Le corridor Douala-N’Djamena représente jusqu’à 35 % du trafic total enregistré au port autonome de Douala. Il constitue une source majeure de revenus pour le Cameroun à travers les droits de transit, le transport routier, les assurances et les prestations logistiques.

Selon des estimations internes, le commerce en transit entre les deux pays avoisine les 607 millions de dollars US (350 milliards de FCFA) par an. Une manne que le Cameroun ne peut se permettre de perdre au profit de corridors concurrents comme ceux via Cotonou ou la Guinée équatoriale.

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