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CEMAC : des indicateurs macroéconomiques optimistes pour 2025

Avec notamment, une consolidation de la croissance sous régionale à 2,9% contre 2,6 % en 2024 ; les réserves de change en augmentation de 4,0 % pour s’établir à 7 584,9 milliards au 31 décembre 2025 ; une progression de la contribution du secteur hors pétrole dans les recettes fiscales et dans la valeur ajoutée, avec la mise en œuvre effective des stratégies d’import-substitution ; une baisse du taux d’inflation qui reviendrait sous la norme communautaire de 3 % au courant de l’année 2025, etc.

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Banque des Etats de l' Afrique Centrale

Si l’on en croit le rapport sur la politique monétaire du mois de mars 2025, de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), les signaux sont donc au vert pour  ce qui concerne les indicateurs macroéconomiques de la sous-région. Et, l’orientation de la politique monétaire pour le deuxième trimestre 2025, précise-t-on, intervient ainsi dans un contexte marqué par une consolidation de la stabilité externe à court et à moyen termes, et une baisse des tensions inflationnistes en dessous de la norme communautaire. Par ailleurs, l’économie de la sous-région devrait continuer à faire preuve de résilience, en dépit des risques subsistant, aussi bien au plan interne, qu’externe, notamment : la décélération de la croissance en Chine, qui pénalise la demande mondiale ; l’accélération des tensions géopolitiques ; et les effets du changement climatique.

De manière chiffrée, apprend-t-on, pour l’année 2025, les prévisions des services de la BEAC tablent sur une consolidation de la croissance sous régionale à 2,9 % contre 2,6 % en 2024,  en lien avec la bonne tenue des activités non pétrolières (3,9 % en 2025, contre 3,1 % en 2024), compensant la baisse des activités pétrolières (- 2,9 %, après 0,2 % en 2024) ; un repli du taux d’inflation sous la norme communautaire, autour de 2,9 % en moyenne annuelle, contre 4,1 % en 2024 ; une légère amélioration du déficit du solde budgétaire, base engagements, hors dons, à -0,9 % du PIB en 2025, après -1,2 % du PIB un an plus tôt, et  une dégradation du solde du compte courant, dons officiels compris à -4,0 % du PIB, après -0,4 % un an auparavant, en lien avec la détérioration des termes de l’échange (-10,3 %). La masse monétaire devrait quant à elle augmenter de 10,6 %, contre 10,0 % en 2024. 

7 584,9 milliards de réserves de change au 31 décembre 2025

Pour ce qui concerne les réserves de change, la BEAC, informe-t-on, prévoit une augmentation de 4,0 % pour s’établir à 7 584,9 milliards au 31 décembre 2025, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 76,1 %, après 74,9 % à fin 2024. Ainsi, le niveau des réserves en mois d’importations de biens et services s’établirait à 4,8 mois, contre 4,6 mois en 2024.

Pour sa part, la contribution à moyen terme du secteur hors pétrole dans les recettes fiscales et dans la valeur ajoutée devrait progresser avec la mise en œuvre effective des stratégies d’import-substitution des pays de la CEMAC,  prédit la BEAC. Cependant, prévient la BEAC, les tendances divergentes et la volatilité croissante des prix des matières premières observées depuis 2020 devraient persister. Globalement, l’impact net sur la croissance économique serait positif avec une économie de la CEMAC qui continuerait de donner des signes de résilience.

La croissance économique projetée à 3,9 % en 2028

Au regard de ces indicateurs favorables, la BEAC, informe-t-on, projette une consolidation une croissance des activités économiques dans la CEMAC à 3,7 % en 2026, 3,6 % en 2027 et 3,9 % en 2028. Pour ce qui est de l’évolution des prix, les perspectives ont été encore révisées à la baisse, induisant un taux d’inflation qui reviendrait sous la norme communautaire de 3 % au courant de l’année 2025 et y demeurerait en 2026 (2,4 %) comme en 2027 (2,0 %), après 4,1 % en 2024. Par ailleurs, le taux de couverture extérieure de la monnaie et les réserves de change en mois d’importation des biens et services devraient se maintenir à des niveaux confortables.

Les autres comptes macroéconomiques seraient caractérisés par une fluctuation du déficit budgétaire, base engagements, hors dons, qui ressortirait en moyenne annuelle autour de -0,6 % du PIB sur la période 2026-2028, après -0,9 % en 2025 ; une dégradation progressive du solde extérieur courant, dons inclus, en pourcentage du PIB, à -3,0 % en 2026, – 4,1 % en 2027 et à – 4,3 % en 2028, en relation essentiellement avec la détérioration anticipée des termes de l’échange sur la période et le recul de la production pétrolière dans certains pays de la CEMAC; et une hausse en moyenne annuelle, entre 2026 et 2028, de la masse monétaire (8,9 %), des avoirs extérieurs nets (23,4 %) et des crédits à l’économie (8,7 %).

Les taux directeurs baissés de 50 points de base pour le second trimestre 2025

Eu égard à ce qui précède, les membres du Comité de politique monétaire (CPM) de la BEAC, apprend-t-on, ont décidé d’abaisser les taux directeurs pour le second trimestre de 50 points de base. Ainsi, le TIAO revient à 4,50 % et le taux de la facilité de prêt marginal à 6,00 %. Toutefois, ils ont maintenu le taux de la facilité de dépôt à 0,00 % et les coefficients des réserves obligatoires à 7,00 % sur les exigibilités à vue et 4,50 % sur les exigibilités à terme.

En rappel, pour l’ensemble de l’année 2024, les estimations de la BEAC font ressortir une croissance économique qui est remontée de 1,9 % en 2023 à 2,6 % en 2024, grâce à la bonne performance de l’activité non pétrolière (3,1 % en 2024, contre 2,8 % en 2023) et dans une moindre mesure de l’activité pétrolière, en légère hausse, après quatre années consécutives de baisse (0,2 % en 2024, contre -2,7 % en 2023). Mais aussi, une désinflation qui se poursuit avec un taux d’inflation de 4,1 % en moyenne annuelle en 2024 contre 5,6 % en 2023, et un solde budgétaire base engagements, hors dons, qui devient déficitaire de 1,2 % du PIB en 2024, contre un excédent à 0,1 % du PIB en 2023, et une contraction du déficit du compte courant, dons officiels compris, de 0,6 % du PIB en 2023 à 0,4 % du PIB en 2024. Sur le plan de la monnaie, la masse monétaire a augmenté de 10,0 %, contre 9,0 % en 2023.

En ce qui concerne les réserves de change, elles se sont accrues de 5,9 % à 7 294,9 milliards à fin 2024, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 74,9 %, contre 71,9 % en décembre 2023, et à 4,61 des réserves en mois d’importations de biens et services en 2024, contre 4,65 en 2023.

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