Faciliter la fluidité des échanges dans les pays de la sous-région CEMAC (Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, République centrafricaine, Congo). Elle est de la plus haute importance, cette mission du Commissaire du département du marché commun de la commission CEMAC, Ngabo Seli Mbogo, reçu en audience ce 20 novembre par le ministre camerounais des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, et un jour plus tôt, le 19 novembre, par le Délégué général à la sûreté nationale, Martin Mbarga Nguele, patron de la police camerounaise.
L’intérêt de la mission, conformément au principe de la libre circulation des personnes et des biens est de faciliter les échanges, particulièrement avec une lutte contre les tracasseries, à l’instar de la corruption, issues des multiples postes de contrôles clandestins et les pratiques anormales qui entravent l’effectivité de la libre circulation au sein de la sous-région.
Entre mai et juin 2019, les statistiques font état de 124 postes de contrôles routiers sur les corridors Douala-Kribi-Garoua-boulaï et Garoua-Boulaï-Kousseri- Bogdibo. Puis 30 postes de contrôles routiers entre Douala et Mora en passant par Kribi, Garoua-Boulaï et Touboro en août 2024. Soit une réduction de 3/4 des postes existants en cinq ans. Le processus d’intégration au sein de l’espace communautaire est plombé depuis des années par la difficulté d’appliquer les textes relatifs à la libre circulation des biens et des personnes. Les échanges intra-communautaires dans la CEMAC varient entre 3 et 5 % ; dans les autres communautés économiques régionales d’Afrique, ce taux est souvent au-dessus des 20%. La Cemac rencontre donc d’énormes difficultés pour la finalisation de son processus d’intégration à cause des multiples tracasseries que subissent les opérateurs économiques à emprunter le corridor N’Djamena-Douala mais aussi les autres axes routiers de la sous-région.
La libre circulation des personnes et des biens en Afrique centrale
La sous-région semble donc du coup de plus en plus consciente de la nécessité de rendre fonctionnelle la Brigade mixte CEMAC, afin d’atténuer voire éliminer tous les obstacles qui entravent la libre circulation des personnes et des biens en Afrique centrale. Un instrument sécuritaire pourtant réputé cher aux chefs d’Etat de la sous-région et une réponse concrète aux abus divers dont sont victimes les citoyens communautaires sur les différents axes routiers reliant les États de la CEMAC.
Au mois d’août 2024, dans le cadre de la poursuite de la mission circulaire d’opérationnalisation de ladite Brigade Mixte, après la République de Centrafrique et le Congo, le Commissaire en charge du marché commun a été reçu en audience à N’Djamena au Tchad par les chefs de Départements ministériels concernés. Il était accompagné, par le Secrétaire permanent du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale, le colonel Esaïe Ovono Mezui.
Numéro vert gratuit pour les citoyens de la zone CEMAC
Instituée par le règlement N°02422 du 10 novembre 2022, la Brigade Mixte a pour mission de lutter contre les tracasseries et tout abus sur les corridors de la CEMAC. Des propositions fusent de la sous-région pour travailler activement à l’opérationnalisation de cette Brigade. Au rang de celles-ci, l’instauration d’un numéro vert gratuit pour les citoyens de la zone CEMAC, afin de faciliter la communication et le signalement des problèmes liés à la circulation. L’intégration des agents du Commissariat à l’intégration régionale au sein de cette brigade, ce qui renforcerait l’efficacité de son fonctionnement.
La brigade mixte de la CEMAC sera constituée d’une variété d’agents, incluant des policiers, des gendarmes et des représentants des eaux et forêts, tous œuvrant pour la sécurité aux frontières. Cette initiative vise à réduire les tracasseries rencontrées par les populations le long des corridors inter-États, un enjeu crucial pour le développement économique et social de la région.
Le plan d’opérationnalisation de la Brigade mixte prévoit de la rendre fonctionnelle à partir du premier trimestre de l’année 2025, à en croire le commissaire en charge du département du marché commun de la CEMAC.