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Gabon : fin des importations de clinker dès 2027, un choix stratégique pour l’économie

A compter du 1er janvier 2027,le Gabon n'importera plus du clinker, élément clé dans la fabrication du ciment, matériau indispensable à toute infrastructure moderne. Une décision prise par le Président Oligui Nguema lors du Conseil des ministres qu'il a présidé le 8 septembre 2025 à Libreville, et qui revêt de grands enjeux.

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Après l’interdiction d’exporter le bois en grume et la promotion de la transformation locale du manganèse, la filière cimentière est désormais appelée à suivre cette même logique de valorisation sur le territoire national. En effet, le Gabon a décidé de mettre un terme aux importations de clinker, matière première essentielle à la fabrication du ciment. Une orientation qui s’inscrit dans la volonté des autorités de renforcer la souveraineté industrielle du pays, de réduire les charges liées aux importations et de stimuler la création d’emplois locaux.

Une dépendance extérieure coûteuse

Depuis l’arrêt de la production locale en 2014, le Gabon dépend exclusivement des importations pour approvisionner ses chantiers en ciment. La filière cimentière nationale reposait jusqu’ici en grande partie sur des importations de clinker en provenance de l’étranger, principalement du Maroc, du Cameroun et d’Asie. Ces approvisionnements représentent chaque année plusieurs dizaines de milliards de Fcfa, fragilisant la balance commerciale et exposant le marché gabonais à la volatilité des prix internationaux. Une situation qui, selon le président de la République, freine l’ambition du pays de mener à bien ses projets d’infrastructures.

Un projet industriel structurant

Pour l’accompagner dans la réalisation de ce gros pari, le Gabon pourra compter sur le géant marocain CIMAF. Rappelons qu’en mars 2025, la société cimentière annonçait la signature d’une convention d’investissement avec le Gouvernement gabonais pour l’installation d’une troisième ligne de production de ciment dans le pays. Cet investissement stratégique, permettra d’accroître la capacité de production de CIMAF Gabon d’un million de tonnes par an. Ce projet portera ainsi la capacité totale de production de CIMAF Gabon à 1 850 000 tonnes de ciment par an. En 2024, la consommation de ciment au Gabon était estimée à 800 000 tonnes, ce qui signifie que cette nouvelle capacité couvrira largement les besoins du marché local et contribuera à la stabilité et à la compétitivité du secteur cimentier gabonais tant au niveau national qu’international.

Des impacts économiques et sociaux majeurs

L’interdiction d’importer du clinker au Gabon devrait avoir plusieurs impacts économiques positifs : elle permettra de réduire la facture des importations et d’améliorer la balance commerciale, tout en renforçant la souveraineté industrielle. Aussi, cette initiative pourrait générer environ 1 900 emplois directs et indirects, et favoriser la stabilisation, voire la baisse, des prix du ciment sur le marché local et permettra aussi de soutenir la politique de construction et de logements.

En mettant fin aux importations de clinker, le Gabon affirme une ambition claire : consolider son indépendance industrielle et accélérer la diversification de son économie. Le président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema a indiqué que le Gabon dispose des ressources nécessaires pour relancer, dans un délai d’un an, une production cimentière  compétitive avec l’appui de partenaires.

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