Pour la première fois, la République du Tchad obtient une note souveraine de « B-/B » avec une perspective stable de l’agence de notation Standards and Poors Global Ratings. C’est l’un des pays les mieux notés de la sous-région de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), au coude à coude avec le Cameroun première économie de la zone. Le Tchad renforce ainsi sa crédibilité auprès des investisseurs et des partenaires internationaux et devrait faciliter son accès à des financements plus variés et à des conditions plus favorables.
L’agence de notation Standards and Poors Global Ratings justifie la note « B-/B » avec perspective stable par les réformes budgétaires entreprises par le Tchad depuis la transition politique en 2021, notamment le rééchelonnement de la dette sous le cadre commun du G20 en 2022, qui a allégé la pression de la dette extérieure commerciale, autrefois dominée par des créances envers Glencore, souligne Tchadinfos. Ce rééchelonnement, conjugué à des prix pétroliers favorables, poursuivent nos confrères, a permis au Tchad de restructurer ses engagements financiers, dont une partie reste concentrée sur des prêts concessionnels soutenus par ses partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Standards and Poors Global Ratings relève aussi les efforts du Tchad pour améliorer la collecte des recettes non pétrolières grâce à la digitalisation et à une gestion plus rigoureuse des finances publiques. Le gouvernement a en effet mis en place plusieurs réformes, notamment le système e-tax et l’automatisation des douanes avec Sydonia, pour renforcer la transparence et l’efficacité des recouvrements fiscaux. En parallèle, le Tchad utilise le système intégré de gestion des finances publiques (SYGFIP), qui permet un meilleur contrôle des dépenses. Ces initiatives ont contribué à accroître les revenus hors pétrole de près de 30 % entre 2021 et 2023, réduisant ainsi la dépendance aux recettes pétrolières et renforçant la résilience budgétaire du pays.
Projets d’infrastructure
Cette note jugée favorable intervient au moment où le Tchad cherche activement à attirer des financements pour son Plan National de Développement (PND), intégrant des projets d’infrastructure dans les secteurs clés de l’énergie, de l’eau, et des transports. L’objectif du Plan National de Développement est aussi de renforcer le capital humain, dont on dit qu’il essentiel pour soutenir la croissance économique à moyen terme.
Le pays devrait améliorer son accès aux marchés financiers internationaux et catalyser l’arrivée d’investissements privés dans les secteurs clés, avec un impact direct sur la création d’emplois et la réduction de la pauvreté, ainsi que le soulignent nos confrères de Tchadinfos.
Le Tchad est un pays où le pétrole constitue environ 60% des recettes gouvernementales et 75% des exportations. L’agence de notation met précisément en garde contre des risques persistants, notamment la dépendance élevée au secteur pétrolier et les défis sécuritaires liés aux conflits dans les pays voisins tels que la Libye et le Soudan, source de pressions migratoires. La diversification de l’économie reste toutefois un objectif stratégique pour le gouvernement, notamment de l’agriculture traditionnelle à l’agro-industrie.