Le Gabon, pays dont les revenus dépendent fortement des ressources pétrolières, se dirige progressivement vers la diversification de son économie. Au rang des domaines à capitaliser, le secteur minier. Une délégation d’investisseurs chinois, de la Commission nationale du développement et de la réforme de la République populaire de Chine, a rencontré plusieurs membres du gouvernement de la Transition parmi lesquels le ministre des Transports, le capitaine de vaisseau, Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma, vendredi 25 octobre 2024.
Au nombre des projets présentés par la partie gabonaise en quête de financement, figurait le projet d’exploitation du gisement de fer de Belinga impliquant la construction d’un corridor devant relier le lieu d’exploitation à Mayumba, ville portuaire. La délégation chinoise a réaffirmé sa disposition à appuyer financièrement le Gabon qui rêve d’un chemin de fer moderne traversant 600 kilomètres de plaine et nécessitant des infrastructures pour le passage de véhicules.
Chemin de fer, deux voies multimodales électriques
« Ce projet ambitieux se veut être deux voies multimodales électriques », indique le département dirigé par Ndinga Moudouma insistant sur « l’importance d’adopter des technologies modernes pour le train qui se doit d’être un train futuriste », rapporte le site d’information local Gabon Review. Si rien n’a véritablement été décidé avec la délégation chinoise, ce projet qui s’inscrit dans le Plan national de développement pour la transition (PNDT) fera l’objet de nouvelles discussions dans les mois à venir entre les deux parties. Les Chinois ont d’ailleurs promis de revenir avec des experts dans le but d’évaluer la faisabilité du futur chantier.
Découverte en 1955, la mine de fer de Belinga est présentée comme l’un des plus grands gisements d’hématite à haute teneur non développés au monde. Elle recèle, selon des estimations, une réserve d’un milliard de tonnes de minerai. Son exploitation lancée à plusieurs reprises, a chaque fois échoué pour diverses raisons. L’éloignement du gisement de la voie ferrée et les problèmes électriques ont souvent été les principaux obstacles à la mise en valeur de cette ressource. D’où l’importance de mettre sur pied des voies de communications adaptées, comme le chemin de fer en projet.
Fortescue Metals annonce la première expédition de fer de Belinga
En dépit de ces obstacles, l’entreprise minière australienne Fortescue Metals s’est engagée dans la mise en valeur de ce gisement dont les revenus participeront à la diversification de l’économie gabonaise. Le minier à travers sa filiale locale Ivindo Iron a d’ailleurs annoncé sa première expédition de minerai.
Une importante campagne d’exploration est en cours et les résultats continuent de montrer que ce projet a un potentiel de grande envergure avec un minerai de haute teneur,
estime le directeur général de ladite société, Éric Epee.
L’entreprise emploie 400 personnes, toutes de nationalité gabonaise. Plus de 50 % de sa main-d’œuvre est originaire des villages avoisinant la mine. Ivindo Iron est détenue à 90 % par la Belinga Joint-Venture Company, créée par Fortescue (participation de 80 %) et son partenaire de co-entreprise, le Fonds de transformation et d’industrialisation de l’Afrique (20 %). Conformément au Code minier gabonais, l’État aura un intérêt de portage gratuit de 10 % dans Ivindo Iron. Le capital nécessaire pour le développement rapide du gisement de Belinga est estimé à 200 millions de dollars américains (soit 122 milliards 400 millions FCFA).