« Les dépenses d’investissement en 2026 se chiffrent à 3 321,5 milliards de FCFA (5,94 millions USD) , traduisant la volonté de faire de l’investissement un levier central et non plus une variable d’ajustement. Cet effort témoigne de l’ambition de moderniser les infrastructures et d’accompagner la transformation structurelle de l’économie », a indiqué le Conseil des ministres. Ce budget d’investissement devra s’ajouter aux recettes brutes de l’État qui se chiffrent en 2026, selon les prévisions, à un « montant exceptionnel de 4 327,2 milliards de Fcfa, soit plus de 7, 73 millions USD ». Ce qui donnerait une Loi de finance estimée à 7648,7 de Fcfa, soit environ 13, 67 millions USD. La préparation du Budget d’Investissement 2026 s’est articulée autour de sept piliers prioritaires : énergie et eau, entrepreneuriat et employabilité des jeunes, infrastructures et numérique, capital humain et justice sociale, économie durable, gouvernance et institutions, habitat et logement.
Equilibre national des projets de développement
Notons que, suite à une cartographie nationale des projets de développement, élaborée par le ministère de la Planification et de la Prospective avec l’appui de la Banque mondiale, 675 projets ont été recensés dont 51,6 % en cours, 24,7 % non démarrés, 18,2 % à l’arrêt, 3,1 % achevés non livrés et 2,5 % non définis. La répartition de ces projets par piliers montre une prédominance du pilier 3 (logements, infrastructures et numérique) avec 43,4 % des projets, suivi du pilier 4 (capital humain et justice sociale) avec 28,9 % et du pilier 6 (gouvernance et institutions) avec 11,9 %. Toutefois, on observe une répartition territoriale disproportionnée sur l’ensemble du territoire national. Par exemple, la province de l’Estuaire concentre 30,7 % des projets, accentuant le déséquilibre avec les provinces rurales comme l’Ogooué-Lolo (4,3 %) ou l’Ogooué-Ivindo (5,8 %). Pour y remédier, le Conseil recommande : l’élaboration d’un Plan National d’Investissement Territorial ; la création d’un Système intégré de Suivi Évaluation ; la mise en place d’une plateforme digitale de gestion afin d’assurer un développement harmonieux et équilibré des neuf provinces.
Facilitations à l’installation d’investisseurs
Lors d’un Conseil des ministres tenu au mois de mars 2025, le gouvernement gabonais avait adopté, un projet de loi fixant le cadre général de l’investissement dans le pays. Ce texte qui vise à moderniser le cadre légal de l’investissement au Gabon définit trois principaux régimes dans le but d’offrir des avantages fiscaux et douaniers spécifiques, adaptés aux besoins des opérateurs économiques. Il s’agit du régime de droit commun, les régimes spécifiques et le régime de réinvestissement.
L’une des innovations majeures de cette réforme est la création de l’Agrément Investisseur, un outil conçu pour soutenir la réalisation de projets prioritaires. Cet agrément vise à faciliter l’installation des investisseurs dans des zones à fort potentiel économique, à promouvoir la substitution des importations et à encourager la création d’emplois qualifiés, tout en renforçant les compétences locales. Le projet de loi propose également un cadre institutionnel intégré, visant à garantir une gouvernance efficace en matière d’investissement. Ce cadre assurera une meilleure transparence, limitera les vacances fiscales et rationalisera l’attribution des avantages liés aux investissements. L’objectif est de rendre le climat des affaires plus favorable, d’améliorer l’attractivité économique du pays et de stimuler la croissance des secteurs productifs et non productifs, et surtout d’attirer davantage d’investissements directs étrangers (IDE).
1,15 milliard de dollars d’IDE en 2023
En 2023, le Gabon a enregistré un volume estimé à 1,15 milliard de dollars d’IDE, en augmentation de 46 millions de dollars par rapport à l’année précédente, selon le rapport 2024 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Soulignons que le PLF 2026 s’inscrit dans une logique de budget base zéro, garantissant discipline et efficacité pour un objectif de croissance du PIB de 7,9 %. Cette prise de décision a pour objectif d’allouer les ressources de manière la plus efficace possible en « repensant » chaque dépense ; ainsi, chaque dépense devra être justifiée par son impact attendu et l’investissement devient le moteur principal du développement en République gabonaise.