15 milliards de Dollars. C’est un projet hors norme, y compris dans les négociations, ponctuées de rebondissements et de volte-face. Tout va-t-il à présent rentrer dans l’ordre ? Les différents acteurs liés à l’exploitation du gisement de fer de Simandou en Guinée-Conakry « ont trouvé un accord en mars, rendu public dans la soirée du 12 mars. Censées se terminer le 28 février, les négociations ont duré bien plus longtemps que prévu », annonce Jeune Afrique dans un article mis en ligne sur son site internet le 13 mars 2023.
Selon des sources contactées par nos confrères, il fallait trouver un accord « sur les règles de gouvernance de la nouvelle société et définir les responsabilités juridiques et financières de chaque partenaire. » Le gisement de fer de Simandou est divisé en quatre blocs : deux contrôlés par le consortium formé par le Groupe Winning Simandou et Baowu ; deux autres aux mains de l’Australien Rio Tinto.
Les travaux d’exploitation du gisement de fer de Simandou étaient à l’arrêt depuis juillet 2022. Les autorités de transition avaient ordonné la suspension des activités de Rio Tinto et Winning Consortium Simandou une société basée à Singapour avec des racines en Chine, pour la lenteur observée dans la mise en œuvre des dispositions de l’accord-cadre relatif au développement du grand gisement de minerai de fer.
Lequel recommandait aux compagnies sur le projet de mutualiser leurs investissements pour la construction des infrastructures liées au transport et à l’exportation du fer de Simandou qui se trouve dans une zone à désenclaver.
L’État guinéen exigeait et a obtenu la création d’une coentreprise dans laquelle il bénéficie d’une participation de 15%. « Les discussions ont longtemps achoppé sur la répartition des bénéfices et des investissements », indique RFI dans un article publié le 3 février 2023 sur son site internet.
Les autorités guinéennes de transition sont restées inflexibles sur la part revenant à l’Etat et ont fini par recevoir des assurances de la part des investisseurs : le groupe minier australien Rio Tinto, le consortium Winning Simandou et le géant de l’acier chinois, plus grand sidérurgiste du monde, Baowu Steel. Les travaux du train minéralier long de 670 kilomètres et du port d’évacuation de Moribayah pourraient reprendre ce mois pour s’achever, selon le calendrier, en décembre 2024.
Les gisements de Simandou qui contiennent suffisamment de minerai de fer pour construire plus de 500 000 tours Eiffel sont restés inexploités pendant des années en raison d’allégations de corruption, de litiges en matière de propriété, de l’instabilité politique de la Guinée et du terrain éloigné et difficile de la région, rapporte Human Rigth Watch.
En août 2022, les consortiums Winning et Rio Tinto ont convenu de co-développer l’infrastructure ferroviaire et portuaire du projet, l’exploitation minière devant commencer d’ici 2025.