La Banque mondiale annonce la suspension des décaissements auprès du Gabon. Reproche est fait à ce pays de la sous-région Afrique centrale d’avoir cumulé plusieurs mois d’arriérés de paiement de sa dette. L’information a été rendue publique dans une note écrite du vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, qui a fuité mercredi 3 juillet sur les réseaux sociaux, selon RFI. On apprend que jusqu’au 30 juin dernier, le Gabon a cumulé des arriérés d’une valeur d’environ 16,4 millions de dollars US (10 milliards de francs CFA), d’où la suspension.
La réaction du gouvernement gabonais a été prompte. Dans un communiqué mercredi soir, 3 juillet, le gouvernement a expliqué que le non-versement de ces arriérés est dû à des problèmes techniques. Le ministère des Comptes publics gabonais soutient que le trésor public a déjà procédé au paiement de ces arriérés. Le ministère ajoute que le gouvernement a hérité d’un passif trop lourd. En dix mois, il a payé 224 millions de dollars US (136 milliards de francs CFA) de dette. « L’ensemble des échéances de dette au profit des autres créanciers multilatéraux est en cours de paiement et devrait être totalement apuré d’ici à quelques jours », précise le ministère des Comptes publics.
On apprend par ailleurs que suivant la stratégie arrêtée, la direction générale de la Comptabilité publique et du trésor a été amenée à régler pour près de 224 millions de dollars US (136 milliards de FCFA) de dettes de marché, pour le seul mois de juin 2024.
Pour mémoire, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, avait séjourné début mai au Gabon où il avait rencontré les principaux dirigeants de la transition, dont le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema. Sur son compte X, le vice-président de la Banque mondiale, au sujet de cette rencontre, avait alors parlé d’une “Rencontre fructueuse avec SE le Président de la Transition et Chef de l’Etat Brice Oligui Nguema axée sur sa vision pour le Gabon et la discussion des moyens par lesquels la peut soutenir les réformes et programmes prioritaires du pays ».
Or, précisément, plusieurs projets en cours pourraient être pénalisés par cette suspension. Il s’agit entre autres des projets de modernisation des villes à travers la construction des routes pavées, la formation des jeunes dans les métiers techniques, l’extension de la fibre optique vers les pays voisins ou encore le projet eGabon qui vise à numériser l’administration gabonaise.