Auprès de banques et d’établissements financiers locaux et internationaux de grande réputation, Air Côte d’Ivoire sollicite une levée de fonds importante à hauteur de 170 millions de dollars, soit environ 104 milliards FCFA. La compagnie aérienne nationale de Côte d’Ivoire se prépare à renforcer sa flotte avec deux nouveaux avions de type A330-900 NEO d’Airbus dont les experts vantent l’efficacité énergétique et la capacité à longue distance, offrant à la compagnie aérienne utilisatrice une “plus grande flexibilité opérationnelle et un confort accru pour ses passagers“, précise un confrère ivoirien.
Il est concrètement question pour Air Côte d’Ivoire de compléter le paiement des avances sur livraison déjà effectuées à Airbus, représentant 97% du coût total des deux aéronefs. Dans le détail, les fonds sollicités seront obtenus avec une maturité minimale de 10 ans sur un calendrier défini : 85 millions de dollars en décembre 2024, en anticipation de la livraison du premier avion, et un montant similaire en avril 2025 pour le second appareil, selon les détails communiqués par Air Côte d’Ivoire.
Seul hic, Airbus a enregistré plus de 2 000 commandes en 2023, 600 de plus que lors de son précédent record de 2013 et, selon RFI, 700 de plus que Boeing, son principal concurrent. Le problème est que la chaîne d’approvisionnement n’arrive pas à suivre. Pour construire ses avions, Airbus s’appuie sur plus de 3 000 fournisseurs, autant de goulots d’étranglement possibles.
Un avion coûte entre 70 et 350 millions de dollars
L’avionneur avait annoncé qu’il livrerait 800 avions cette année, mais l’entreprise vient de revoir ce chiffre à la baisse : Airbus ne pourra finalement mettre sur le marché que 770 avions en 2024. Une nouvelle peu rassurante pour Air Côte d’Ivoire. Rappelons avec nos confrères de RFI qu’un avion coûte entre 70 et 350 millions de dollars, et que les compagnies aériennes ne payent qu’au moment de la livraison.
Une nouvelle équation donc pour la stratégie de développement de la compagnie aérienne Air Côte d’Ivoire, visant à améliorer son réseau de liaisons internationales et à renforcer sa présence sur le marché africain. Un marché hyper concurrentiel du transport aérien.
Il faut relever que le trafic passagers enregistre une hausse de près de 22,1% en Afrique. En novembre 2023, les compagnies aériennes africaines ont connu une augmentation du trafic passagers de près de 22,1% par rapport à 2022, souligne l’IATA (L’Association du transport aérien international) dans son dernier rapport. La capacité pour l’ensemble des transporteurs a augmenté de 29,6%, apprend-on.
Toujours selon des experts de l’Association du transport aérien international, les finances des compagnies aériennes africaines devraient retrouver un début d’équilibre à partir de cette année 2024 après 13 années durant lesquelles elles ont collectivement accumulé des pertes de l’ordre de 6,6 milliards de dollars. Pour 2023, il est annoncé que les pertes consolidées dans le secteur seront de seulement 213 millions de dollars, après une moyenne annuelle de 1,2 milliard de dollars entre 2020 et 2022. En somme, un contexte plus que favorable à l’investissement pour les compagnies aériennes africaines dans l’ensemble.