Les vols à l’intérieur de l’Afrique sont plus chers que partout ailleurs dans le monde. Selon des experts, si seulement 12 pays clés d’Afrique collaboraient pour améliorer la connectivité et ouvrir leurs marchés du transport aérien, cela permettrait de créer 155 000 emplois et d’augmenter le produit intérieur brut (PIB) de ces pays de plus de 1,3 milliard de dollars.150 dollars pour un vol direct de moins de trois heures. Sur une distance similaire, par exemple entre Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, et Lagos, la plus grande ville du Nigeria, vous devrez débourser entre 500 et 850 dollars, avec au moins un changement, pour un vol pouvant durer jusqu’à 20 heures.
L’Association internationale du transport aérien (IATA) – l’organisme commercial mondial représentant quelque 300 compagnies aériennes qui assurent environ 83 % du trafic aérien mondial – affirme que si seulement 12 pays clés d’Afrique collaboraient pour améliorer la connectivité et ouvrir leurs marchés, cela permettrait de créer 155 000 emplois et d’augmenter
le produit intérieur brut (PIB) de ces pays de plus de 1,3 milliard de dollars.
Bien qu’environ 18 % de la population mondiale vive en Afrique, cette région représente moins de 2 % du trafic aérien mondial et, selon le programme des Nations unies pour l’environnement, seulement 3,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En revanche, les États-Unis et la Chine produisent respectivement 19 % et 23 % des émissions de gaz à effet de serre.
Le Marché unique du transport aérien africain
Le Marché unique du transport aérien africain (MUTAA) est un projet phare de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), une initiative de l’Union africaine visant à créer un seul marché unifié du transport aérien en Afrique, à libéraliser l’aviation civile sur ce continent et à y impulser l’intégration économique. Lors de la commémoration du cinquantième anniversaire de l’OUA/UA en 2013, les dirigeants de l’Union africaine (UA) ont exprimé le désir de donner un nouvel élan plus ambitieux au programme de développement et d’intégration socioéconomique du continent.
La taille actuelle du Marché unique du transport aérien africain est comparable à la zone de libre-échange tripartite COMESA-EAC-SADC constituée de 26 pays et représentant une population de 527 millions de personnes, un PIB de 624 milliards de dollars et un revenu par habitant de 1 184 dollars US.
Par ailleurs, l’objectif de la Zlecaf, est de créer un marché continental unique pour les biens et services, avec une libre circulation des personnes et des opportunités d’investissements, tout en améliorant la compétitivité et en soutenant la transformation économique. La Zlecaf représente une avancée effective en matière d’intégration régionale, d’industrialisation, de développement des échanges commerciaux et de transformation structurelle dans le continent.
Le trafic passagers enregistre une hausse de près de 22,1%
En novembre 2023, les compagnies aériennes africaines ont connu une augmentation du trafic passagers de près de 22,1% par rapport à 2022, rapporte l’IATA (L’Association du transport aérien international) dans son dernier rapport. La capacité pour l’ensemble des transporteurs a augmenté de 29,6% alors que le coefficient d’occupation a diminué de seulement 4,3%. Les chiffres à l’échelle mondiale ont connu une progression de 29,7% en glissement annuel, avec un trafic international en hausse de 26,4% par rapport à novembre 2022, tandis que les vols domestiques affichent une progression de 34,8 %. Comparé à novembre 2019, le trafic mondial est désormais passé à un taux de récupération de 99,1%.
Selon des experts de l’Association du transport aérien international (IATA), les finances des compagnies aériennes africaines devraient retrouver un début d’équilibre à partir de cette année 2024, après 13 années durant lesquelles elles ont collectivement accumulé des pertes de l’ordre de 6,6 milliards de dollars. Pour 2023, il est annoncé que les pertes consolidées dans le secteur seront de seulement 213 millions de dollars, après une moyenne annuelle de 1,2 milliard de dollars entre 2020 et 2022.
Cependant, pour y parvenir, il faudra surmonter de nombreux défis, dont plusieurs qui sont d’ordre financier. Les coûts d’exploitation sont simplement insoutenables pour les compagnies aériennes africaines, entre le refinancement des acquisitions d’avions, les charges de kérosène (31,2%) et de maintenance (environ 20%). De plus, ces compagnies doivent parfois desservir des pays avec des monnaies et des régimes de change différents, ce qui peut rendre difficile le rapatriement des revenus.