La Ghana Free Zone Authority (GFZA) est au cœur de la stratégie économique du gouvernement. Créée en 1995, la GFZA est une institution gouvernementale chargée de faciliter le développement de zones économiques dans le pays. Elle a pour mission d’assurer le développement d’installations logistiques et la gestion de diverses incitations financières destinées à attirer les entreprises nationales et étrangères dans ces zones. Par exemple, les sites gérés par la GFZA offrent aux investisseurs diverses exemptions de taxes et de droits d’importation, ainsi qu’un allègement des processus bureaucratiques, des exigences en matière de licences d’importation et des restrictions en matière de rapatriement financier.
La GFZA gère quatre sites, appelés Zones de traitement des exportations (EPZ). L’une des plus importantes est Tema, située à proximité du plus grand port du pays et à 25 km de l’aéroport international d’Accra. Ailleurs, l’autorité gère la zone franche industrielle de Sekondi, située à proximité du deuxième plus grand port et bénéficiant d’un accès aux principales liaisons routières vers les sites industriels ; la zone franche industrielle de Shama, une zone pétrochimique dans la région occidentale ; et le parc technologique d’Ashanti, qui accueille plusieurs grappes d’entreprises, notamment dans les secteurs de la transformation du cacao, des services sociaux, des biotechnologies et des TIC.
173,8 millions USD d’investissements en capital au cours du premier semestre 2021
Les entreprises opérant sur les sites de la Gfza ont généré 1,1 milliard USD de recettes d’exportation, au cours du premier semestre 2021. Dans la même période, ils ont attiré 173,8 millions de dollars d’investissements en capital et créé plus de 30 000 emplois.
Les investisseurs ne doivent pas nécessairement s’installer dans l’une des quatre zones de libre-échange existantes. Ce qui distingue le régime des zones franches du Ghana, c’est son omniprésence ; les entreprises titulaires d’une licence sont libres de s’installer partout au Ghana,
a déclaré Michael Oquaye, directeur exécutif de la Gfza à Oxford Business Group, un cabinet d’intelligence économique.
Prédominance de l’industrie agroalimentaire, floricole, textile et cosmétique
La Zone franche du Ghana (GFZA) totalise des investissements directs de 4 milliards USD dans les zones de transformation, fin 2020, selon les statistiques de la Gfza reprises par notre confrère Ghanaweb. En moyenne annuelle, ceci représente 160 millions USD d’investissements dans les secteurs comme la transformation agroalimentaire, la floriculture, l’industrie textile, cosmétique, entre autres.
Au Business and Financial Times du Ghana, le Directeur général de la Gfza, Mike Oquaye, a indiqué qu’une attention particulière sera désormais accordée aux entreprises voulant investir dans les zones prioritaires de la zone franche que sont la transformation agro-alimentaire, les textiles et vêtements, la floriculture, la fabrication de métal, de bijoux, les produits de la pêche, la pharmacologie et l’industrie légère.
Les investissements déjà réalisés auraient généré une valeur totale de production de plus de 21 milliards USD et des exportations 27 milliards USD. En moyenne sur les cinq dernières années, la valeur de ces exportations serait de 1,5 milliard USD. En outre, l’on compte près de 30 000 emplois directs créés et 25 000 indirects.
31% des entreprises totalement ghanéennes
Interrogé sur le lien réel avec le tissu économique national, Mike Oquaye a précisé que 65% des entreprises dans les zones franches détenaient des intérêts ghanéens dont 31% seraient totalement ghanéens et 34% des entreprises conjointes, indique le site d’information Commod Africa.
Le Ghana cherche depuis longtemps à accroître sa capacité industrielle afin de créer des emplois et stimuler la croissance du Produit intérieur brut (PIB). Alors que les ZES et les zones franches font partie des plans économiques stratégiques du Ghana depuis quelques décennies, le pays a récemment réaffirmé leur importance dans la croissance PIB, au lendemain de la pandémie de COVID-19. Par exemple, le Ghana compte construire trois villes industrielles dans les régions d’Ashanti, de l’Est et de l’Ouest. Ces projets s’ajouteront aux zones industrielles et de transformation existante. Ils s’inscrivent dans le cadre du plan de transformation du gouvernement qui vise à faire du Ghana un pays clé en matière d’exportation et de transformation.
Tema, ville industrielle
Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a inauguré en 2019 une zone industrielle construite avec l’aide de la Chine à Tema, une ville portuaire proche de la capitale, Accra. La Zone franche internationale Bright, construite par le groupe chinois Greenhouse International Development, devrait accueillir à terme 100 usines et permettre de créer environ 300.000 emplois.
Qualifiant ce projet d’illustration des relations économiques croissantes entre les deux pays, Akufo-Addo a estimé que cette zone industrielle allait aider son pays à développer ses exportations. Un tel projet va dans le sens de la politique ghanéenne « Un district, une usine », a noté Wang Shiting, ambassadeur de Chine au Ghana, ajoutant que les entreprises chinoises étaient disposées à investir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest au bénéfice de tous.
Coup de pouce de la Zlecaf
Soucieux de favoriser un développement économique plus large grâce à l’industrie manufacturière et à la création de zones économiques spéciales (ZES), le Ghana cherche à tirer parti des avantages liés à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Lancée le 1er janvier 2021, elle réunit 54 des 55 pays membres de l’Union africaine (UA), un marché dont le PIB combiné s’élève à 3 400 milliards USD. Elle vise à créer une plateforme unique pour les biens, les services et la circulation des personnes. Elle prévoit de supprimer les droits de douane sur 90% des biens produits dans la zone.
L’impact économique devrait être important. La Banque mondiale indique que la Zlecaf pourrait stimuler les exportations africaines de 29%, soit environ 560 milliards USD, et sortir plus de 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2035. Pour le Ghana, l’Afrique occidentale devrait voir un nombre croissant de personnes rejoindre la classe moyenne. Entre-temps, selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, la Zlecaf pourrait stimuler le commerce intra-africain de 40 à 50 % d’ici 2040, et les exportations intra-africaines devraient augmenter de 25 à 30 % à la même période.
Fort de ce potentiel, le Gfza travaille avec les régulateurs du continent depuis le lancement de la zone de libre-échange afin de mettre en place de nouvelles réglementations pour faciliter et améliorer le commerce des marchandises entre les pays membres de la Zlecaf.
La création d’un grand marché continental grâce à la Zlecaf est étroitement liée au développement et à l’expansion des ZES. Cela est dû en grande partie à leur capacité à faciliter les flux commerciaux et à attirer les investissements des entreprises nationales et étrangères. En effet, ces zones peuvent contribuer à créer des milliers d’emplois adaptés à une main-d’œuvre qualifiée, ainsi qu’à stimuler le développement économique et social sur tout le continent,
indiquait Mike Oquaye à Oxford Business Group.
Avec un PIB de 76,63 Md USD (2 330 USD/habitant) en 2023, le Ghana représente la deuxième économie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), derrière le géant nigérian, selon Economie.gov.