C’est un secret de polichinelle, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de Cacao cherche à obtenir plus d’expertise et d’investissements pour développer ce secteur névralgique de son économie. C’est le sens de l’accord de protocole de prise de participation dans le capital de Transcao-CI signé ce mercredi 9 octobre entre le Conseil du café-cacao et le groupe malaisien Guan Chong Berhad (GCB). Fondée en 2004, Guan Chong Berhad est une société holding d’investissement basée en Malaisie, qui fournit des services de gestion. Elle fabrique, distribue et commercialise du beurre de cacao, des tourteaux de cacao, de la poudre de cacao et des ingrédients alimentaires dérivés du cacao. C’est le 4ème broyeur mondial de cacao derrière le belgo-suisse Barry Callebaut, le singapourien Olam International Ltd et l’américain Cargill.
Selon Reuters, la Côte d’Ivoire pourrait vendre une part supplémentaire de son usine de transformation du cacao Transcao au groupe malaisien dont on dit attendre beaucoup, des connaissances techniques précieuses. GCB s’est réjoui de ce que sa filiale singapourienne accepte d’acquérir une participation de 25 % dans Transcao.
Transcao fait partie de la stratégie ivoirienne visant à devenir une puissance dans le domaine de la transformation du cacao. La société dispose d’une usine en activité d’une capacité de 50 000 tonnes et d’une autre qui sera lancée à la fin de 2024, avec pour objectif de porter sa capacité totale à 190 000 tonnes d’ici la fin de 2025.
Transformer davantage de fèves de cacao en produits finis
Le directeur du Conseil du café et du cacao (CCC) de Côte d’Ivoire, Yves Brahima Kone a expliqué à Reuters qu’il souhaitait renforcer ses intérêts sur le marché asiatique en pleine croissance et qu’il était disposé à voir la filiale de GCB augmenter encore sa participation, sous réserve de l’approbation du gouvernement ivoirien.
Nous voulons aller au-delà et maîtriser tous les métiers liés à la transformation, et GCB nous aidera à atteindre cet objectif (…) Nous avons signé cet accord de participation avec GCB parce que nous voulons … avoir un pied en Asie,
a déclaré Yves Brahima Kone, mercredi en fin de journée.
Concrètement, le partenariat vise à améliorer les infrastructures locales afin de transformer davantage de fèves de cacao en produits finis. Cela permettra non seulement de réduire la dépendance aux exportations de matières premières, mais aussi de générer plus de valeur ajoutée en Côte d’Ivoire. Les deux partenaires envisagent ainsi de développer une gamme complète de produits dérivés du cacao qui seront non seulement destinés aux marchés internationaux, mais aussi aux consommateurs locaux et régionaux. Cette approche permettra de diversifier l’offre et d’exploiter pleinement le potentiel du cacao ivoirien.
L’État de Côte d’Ivoire a mis en œuvre une politique agressive pour rendre la transformation locale de cacao attrayante, notamment en offrant des réductions d’impôts et d’autres incitations aux entreprises ivoiriennes. Dans l’ensemble, la Côte d’Ivoire dispose d’une capacité installée de plus de 800 000 tonnes au niveau de la transformation, mais elle devrait atteindre 1 million de tonnes dans les deux prochaines années, une fois que toutes les usines de transformation en cours de construction seront opérationnelles.