Ce retour marque un tournant stratégique pour Brazzaville, qui renoue avec les investisseurs internationaux dans un contexte régional en pleine mutation. Le remboursement de cette émission obligataire interviendra en cinq tranches égales entre 2028 et 2032, selon les informations publiées par le ministère congolais des Finances.
L’opération, structurée et placée par Citigroup, a reçu la notation CCC+ de la part des agences Fitch Ratings et Standard & Poor’s, confirmant un profil de risque encore fragile mais une volonté affirmée de réhabilitation financière.
Ce retour sur le marché obligataire traduit la confiance retrouvée dans la trajectoire économique du Congo et l’engagement du gouvernement à renforcer la crédibilité de la signature souveraine
, a déclaré un haut responsable du Trésor congolais.
Un signal fort de crédibilité et de réformes
Cette levée de fonds intervient dans un contexte de redressement macroéconomique marqué par la stabilisation du cadre budgétaire, la remontée progressive des recettes pétrolières et la mise en œuvre de réformes structurelles soutenues par le FMI.
Les ressources mobilisées devraient servir au refinancement partiel de la dette existante et à la restructuration des engagements extérieurs, permettant de réduire la pression sur les finances publiques tout en soutenant les priorités d’investissement dans les infrastructures, l’énergie et les services sociaux de base.
Vers un retour progressif sur la scène financière africaine
Ce eurobond 2032 positionne la République du Congo dans la même trajectoire que d’autres États africains ayant repris récemment le chemin des marchés internationaux, tels que la Côte d’Ivoire ou le Bénin.
Pour Brazzaville, il s’agit moins d’un simple emprunt que d’un signal de réintégration progressive dans le circuit financier mondial. Une étape décisive dans la restauration de la confiance des investisseurs, et un pari sur une gestion budgétaire plus rigoureuse et transparente.
Le Congo doit désormais capitaliser sur cette dynamique pour renforcer son attractivité et diversifier ses sources de financement
, estime un analyste régional.
Cap sur l’investissement productif : une dynamique à consolider
Ce retour intervient dans la foulée du Forum Économique pour la Croissance et l’Investissement en Afrique Centrale (FECIAC 2025), grand rendez-vous régional de la croissance et de l’investissement, tenu à Brazzaville les 3 et 4 novembre 2025.
Dans la continuité de cette opération financière, le Congo affiche sa volonté d’ouvrir un nouvel espace d’opportunités pour les investisseurs publics et privés, en misant sur :
- la diversification économique et la transformation locale des ressources,
- la mise en valeur des chaînes de valeur régionales à l’ère de la ZLECAf,
- la coopération financière régionale pour développer des infrastructures intégrées et durables.
