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Energie, ciment, calcaire, pétrole : Aliko Dangote relance un investissement de 1 milliard de dollars au Zimbabwe

Le milliardaire nigérian, président de Dangote Group, a officialisé un ambitieux projet industriel au Zimbabwe, estimé à près d’un milliard de dollars américains. Ce nouvel investissement marque le retour du magnat sur le sol zimbabwéen, après une première tentative avortée en 2015.

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Selon les informations publiées par la plateforme médiatique d’affaires et de finance Nairametrics et confirmées par des sources gouvernementales zimbabwéennes, le projet comprend la construction d’une usine de ciment, l’exploitation d’une mine de calcaire, la mise en place d’une mine de charbon ainsi qu’une centrale électrique destinée à alimenter le complexe industriel et à renforcer la capacité énergétique nationale. L’initiative pourrait également inclure un projet d’infrastructures pétrolières ou de pipeline, dans la logique d’intégration énergétique du groupe Dangote à l’échelle régionale.

Ciment, centrale thermique au charbon, oléoduc transfrontalier…

Dans le ciment, il prévoit de construire une usine capable de produire 1,5 million de tonnes par an, visant à réduire la dépendance du Zimbabwe aux importations et à soutenir le développement des infrastructures nationales. Dans l’énergie, il implique la construction d’une centrale thermique au charbon et le renforcement des capacités électriques pour sécuriser l’approvisionnement industriel. Parallèlement, Dangote projette de créer un oléoduc transfrontalier reliant le bassin pétrogazier de Walvis Bay en Namibie à Bulawayo, au Zimbabwe, sur plus de 2 200 km en passant par le Botswana. Ce pipeline permettra de réduire le coût du carburant et de diminuer la dépendance régionale aux importations européennes et asiatiques. Le groupe prévoit également de développer des infrastructures complémentaires pour soutenir ses activités industrielles et énergétiques, notamment des installations logistiques, des dépôts de matières premières et des centres de distribution régionaux. Ces projets visent à optimiser la chaîne d’approvisionnement, réduire les coûts opérationnels et renforcer l’intégration du Zimbabwe dans les marchés régionaux de l’énergie et des matériaux de construction, apprend-on.

Ce partenariat public-privé a reçu le feu vert des autorités du Zimbabwe, déterminées à relancer leur appareil productif dans le cadre de la stratégie nationale « Vision 2030 », portée par le président Emmerson Mnangagwa. Pour Harare, cet investissement est perçu comme une opportunité stratégique : il devrait créer plusieurs milliers d’emplois directs et indirects, réduire la dépendance du pays aux importations de ciment et renforcer l’autonomie énergétique locale. Pour Aliko Dangote, cet engagement traduit une confiance renouvelée dans la stabilité économique et politique du Zimbabwe. Le milliardaire nigérian l’a exprimé clairement lors de sa visite à Harare :

Le Zimbabwe est désormais prêt pour les investissements. Le gouvernement actuel est solide, il y a plus de transparence et une réelle volonté de créer un environnement favorable aux affaires. Nous sommes revenus parce que nous croyons que le moment est venu de concrétiser ce que nous avions envisagé il y a dix ans

, Aliko Dangote, président-directeur général de Dangote Group

Une stratégie d’expansion de Dangote Group en marche

Sur le plan économique, cette implantation s’inscrit dans la stratégie d’expansion du Dangote Group, déjà présent dans plus de 17 pays africains. Elle illustre également un changement d’approche : produire localement, valoriser les ressources naturelles sur place et favoriser les chaînes de valeur africaines plutôt que de dépendre des importations. Cependant, des défis subsistent. Le Zimbabwe reste confronté à des problèmes d’infrastructures, à un accès limité à l’énergie et à une réglementation parfois instable. Le succès du projet dépendra donc de la rapidité d’exécution des travaux, de la solidité des partenariats publics et privés, ainsi que de la capacité du gouvernement à maintenir un cadre attractif pour les investisseurs étrangers.

Investir en Afrique

Au-delà du Zimbabwe, cet investissement a une portée symbolique pour tout le continent. Il envoie un signal fort aux investisseurs africains et internationaux : malgré les défis, l’Afrique demeure une terre d’opportunités industrielles. Pour des économies émergentes comme celles du Gabon, du Congo ou de l’Angola, le modèle Dangote offre une piste claire : transformer localement les ressources naturelles pour créer de la valeur ajoutée et de l’emploi durable.

En misant sur le Zimbabwe, Aliko Dangote poursuit ainsi sa vision d’une Afrique autosuffisante et industrialisée, où la richesse se crée et se consomme sur le continent. Si le projet tient ses promesses, il pourrait devenir un modèle de réussite continentale et redonner au Zimbabwe sa place dans la carte industrielle de l’Afrique australe.

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