D’après le rapport de Fitch, UBA Cameroun affiche un niveau de rentabilité jugé acceptable, soutenu par un modèle opérationnel efficace et la capacité de la banque à dégager des marges sur ses activités principales. L’agence souligne également la possibilité d’un soutien du groupe UBA, dont la filiale camerounaise pourrait bénéficier en cas de besoin, même si ce soutien n’est pas entièrement garanti.
Une forte dépendance aux titres souverains CEMAC
Selon les données publiées, près de 54 % des actifs de la banque sont investis dans des obligations souveraines émises par les États de la CEMAC. Cette exposition exceptionnellement élevée constitue un risque de concentration majeur, qui pourrait fragiliser UBA Cameroun en cas de détérioration de la situation budgétaire ou financière dans un ou plusieurs pays de la sous-région.
Fitch prévient qu’en cas de choc souverain, la banque pourrait faire face à des pertes significatives ou à une dégradation de sa liquidité.
Portefeuille de prêts limité et très concentré
Autre point souligné par l’agence : la banque détient un portefeuille de prêts relativement réduit, représentant environ 29 % du total de ses actifs au premier semestre 2025. De plus, ce portefeuille est très concentré. Les vingt plus gros engagements représentent plus des deux tiers du total des prêts, ce qui expose UBA Cameroun à un risque accru en cas de défaillance d’un ou plusieurs gros clients.
Fitch note également des prêts non performants élevés, avec un ratio dépassant 13 % au premier semestre 2025. La couverture des provisions, d’environ 69 %, reste jugée modérée, ce qui limite la capacité de la banque à absorber des pertes importantes.
Des fondamentaux globalement solides mais une résilience à renforcer
L’agence de notation reconnaît néanmoins que la banque dispose d’un profil de liquidité solide, soutenu par une bonne couverture des dépôts par des actifs liquides. Cette dynamique contribue à stabiliser le profil de risque global de la banque.
Toutefois, Fitch avertit que l’ensemble de ces vulnérabilités — exposition souveraine élevée, concentration des prêts, niveau des prêts non performants — pourrait peser sur la résilience de la banque à moyen terme si le contexte économique sous-régional venait à se détériorer.
En maintenant la note B-, Fitch envoie un signal de confiance modérée en la stabilité d’UBA Cameroun, tout en appelant à une meilleure diversification des actifs et à une gestion plus prudente du portefeuille de prêts. La banque reste solide, mais sa résistance face aux chocs dépendra fortement de l’évolution du risque souverain en Afrique centrale.
