Des recettes internes en baisse
Selon les données officielles du MINFI, les recettes pétrolières chutent d’environ 93,3 milliards FCFA, tandis que les recettes internes non pétrolières reculent également, bien que de manière plus modérée. Cette situation pèse lourdement sur l’équilibre budgétaire, fragilisé par le ralentissement de la conjoncture économique mondiale.
Les recettes douanières, elles aussi, affichent une tendance baissière sous l’effet de la réduction des importations et des perturbations sur les chaînes logistiques internationales.
Des dépenses publiques en hausse
En parallèle, l’État augmente ses dépenses, tirées par :
- les biens et services,
- les investissements publics dans les infrastructures,
- et les charges de fonctionnement liées aux administrations.
Cette combinaison — dépenses accrues et recettes en baisse — creuse davantage le fossé budgétaire.
Un déficit de 303,9 milliards FCFA
D’après le Document de Programmation Économique et Budgétaire (DPEB), le déficit budgétaire du Cameroun pour l’année 2025 s’élève désormais à 303,9 milliards FCFA. Ce chiffre est nettement supérieur aux estimations initiales, reflétant l’impact direct de la chute des revenus pétroliers
Besoins de financement : 2 326,5 milliards FCFA
Pour couvrir ce déficit et assurer la continuité des projets prioritaires, les besoins de financement sont évalués à 2 326,5 milliards FCFA. L’État prévoit de recourir davantage aux emprunts, aussi bien sur le marché intérieur que sur le marché international. Jusqu’à 930 milliards FCFA pourraient être mobilisés sous forme d’emprunts obligataires.
Cette révision budgétaire traduit les tensions financières auxquelles le Cameroun doit faire face en 2025. La dépendance aux recettes pétrolières reste un facteur majeur de vulnérabilité, tandis que les investissements indispensables à la croissance alourdissent la facture. Le gouvernement devra jongler entre rigueur, financement et soutien au développement pour maintenir la trajectoire économique annoncée.
