L’atout principal est une population majoritairement jeune, un quart de la population mondiale devrait vivre en Afrique d’ici à 2050. La zone de libre-échange continentale africaine progresse, le potentiel du continent dans l’économie mondiale augmente. L’Afrique recèle 65 % des terres arables non exploitées du monde, des minéraux dont certains (cobalt, lithium) sont indispensables pour la production de batteries, et est leader mondial pour certains produits agricoles (cacao, café, coton, huiles essentielles, acajou). L’Afrique affiche des coûts de production relativement bas. C’est la région la plus rentable au monde, d’après l’OCDE. Les investisseurs du continent et d’ailleurs doivent donc saisir ses opportunités d’investissements énormes.
L’Afrique est une terre attractive et ce n’est pas un simple slogan. Jeudi 3 novembre 2022, un panel de haut niveau l’a encore démontré, lors d’une session organisée à l’occasion de la troisième édition de l’Africa Investment Forum, tenu du 2 au 4 novembre 2022 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le continent africain dispose d’énormes potentialités et reste une destination attractive pour les investisseurs, malgré des chocs exogènes qui impactent négativement sa croissance et son développement socioéconomique, malgré la pandémie du Covid-19 qui a notamment compromis la croissance soutenue qu’enregistrait le continent depuis un quart de siècle et malgré la guerre russo-ukrainienne qui fait peser la menace d’une crise alimentaire aiguë sur les populations africaines.
Le panel de haut niveau a réuni Admassu Tadesse, président de la Trade and Development Bank (la banque de commerce et de développement de l’Afrique de l’Est), Rajakumari Jandhyala, présidente de YAATRA Ventures (une plate-forme qui offre aux investisseurs une approche particulière pour déployer des capitaux dans l’énergie, les infrastructures et les opportunités à valeur ajoutée en Afrique et sur les marchés émergents), Mohan Vivekanandan, directeur de la Development Bank of Southern Africa (banque de développement d’Afrique du Sud) et Bernard Ayitée, Président-Directeur Général d’Obara Capital (un fond d’investissement qui offre des solutions et des financement alternatifs aux entreprises et aux pays africains).
Le président d’Afreximbank a plaidé pour que change enfin le discours qui tend à marginaliser le continent et appelé les pays africains à redoubler d’efforts pour que la zone de libre-échange devienne totalement opérationnelle. Et ne plus être à la traîne en matière d’intégration régionale par rapport aux autres régions du monde.
Le secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine, Wamkele Mene a souligné que ce marché de 1,3 milliard de consommateurs, zone de libre-échange, va rendre le continent plus compétitif à l’échelle mondiale pour les investissements étrangers directs et libérer les flux commerciaux. Pour lui, certains coûts des transactions ont déjà baissé, depuis l’entrée en vigueur de l’accord. Il a annoncé la tenue de la 3e Foire commerciale interafricaine, ce mois de novembre à Abidjan. Selon lui, les pays africains doivent développer les chaînes de valeur dans des secteurs productifs comme l’agriculture, les mines ou l’énergie.
Les responsables d’établissements bancaires et financiers ont mis l’accent sur la manière dont le continent peut tirer parti de politiques commerciales ambitieuses et des innovations dans les services financiers, pour faciliter les flux de capitaux vers des projets de développement. Ils ont souligné les progrès importants réalisés par les institutions bancaires en matière d’investissement dans les infrastructures.
Le patron de la Trade and Development Bank, Admassu Tadesse a cité des investissements dans des projets gaziers au Mozambique et d’énergie thermique en Tanzanie :
L’espoir est permis. Le niveau de collaboration et de cofinancement est élevé.
YAATRA Ventures a souligné que la perception des risques par les investisseurs africains diffère de celle des investisseurs occidentaux. Les panelistes ont convenu que si les institutions financières africaines ont un vrai rôle à jouer pour les investissements à long terme sur le continent, il revient aux pays africains de créer un environnement propice pour attirer les investissements nationaux et internationaux.