Puissant vecteur de croissance dans le monde, les voyants sont au vert, les projections de la Banque Africaine de Développement prévoient de perspectives stables en 2023 et 2024.
Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), on estime à 700 millions le nombre de touristes ayant voyagé de l’étranger entre janvier et septembre 2022. Soit plus du double (133 %) du nombre enregistré pour la même période en 2021(environ 61 %). Près des deux tiers du groupe d’experts en tourisme de l’OMT s’attendent à ce que les arrivées de touristes dépassent les niveaux actuels, et seul un quart supplémentaire s’attend à ce qu’elles restent au niveau actuel. En outre, d’après un rapport de la Bad intitulé « Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique – Janvier 2023 », paru récemment, les économies africaines dépendantes du tourisme ont vu la position de leurs comptes courant s’affaiblir pour atteindre un niveau estimé à 13,3 % en 2022, contre 11,9 % en 2021. Ce déficit, indique le document, devrait se réduire à 8,5 % en 2023.
Il s’agit donc là de belles perspectives pour le secteur touristique africain. Comparé à d’autres filières, le principal avantage du tourisme est que les dépenses des touristes ont un effet catalyseur sur l’ensemble de l’économie, notamment sur la production et la création d’emplois. La construction de lieux d’hébergement et de services touristiques par exemple crée des emplois dans le bâtiment et offre de belles occasions d’investissements dans le secteur. Si le pays est suffisamment développé, cet investissement peut créer une demande locale en mobilier et articles d’ameublement, voire en biens d’équipements.
En outre, grâce aux devises issues du tourisme, des domaines tels que les transports, les télécommunications et les finances vont se développer et susciter des investissements. La consommation de produits locaux dans les lieux d’hébergement, les restaurants et sur les marchés, et le surcroît de dépenses hors hébergement occasionnées par les touristes stimulent aussi la demande en produits agricoles, halieutiques et alimentaires. Ainsi qu’en articles manufacturés légers, tels que les vêtements, en objets d’artisanat et en biens et services du secteur non structuré.
In fine, pour ne citer que ces cas, le tourisme peut stimuler le développement des PME dans les secteurs associés que sont la production et les services et constituer le tissu économique de régions dont les possibilités de développement se limitent à leurs ressources culturelles, naturelles (littorales ou montagneuses) ou animalières.