L’intégration régionale en Afrique de l’Ouest passe par cette importante infrastructure. La route Lomé-Cotonou (150km) constitue un maillon du réseau routier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), considérée comme priorité du corridor Abidjan-Lagos prévu dans le Programme de développement des infrastructures en Afrique (Pida) de l’Union africaine.
Le représentant pays de la Banque africaine de développement (BAD) au Togo, Paterne Wilfrid Abiola, et celui de la Délégation de l’Union européenne, Tété Tiassou ont visité le 8 mars 2023, le chantier de réhabilitation de la section Avépozo-Aného de l’axe Lomé-Cotonou, pour évaluer les travaux sur environ 30 kilomètres et ses aménagements. La réhabilitation de cette infrastructure vise à réduire les problèmes de congestion de trafic entre Avépozo et Aného en République togolaise, et à lutter contre l’érosion côtière dans la zone qui longe l’axe routier.
La route réhabilitée devrait accélérer la croissance des échanges intrarégionaux. Le projet permettra à terme de réduire le temps de parcours des véhicules poids lourds entre Lomé et Cotonou de 11 à 5 heures et le temps de transit à la frontière de 7 à 3 heures, selon un communiqué de presse de la BAD publié ce 20 mars sur son site internet.
Ces travaux sont co-financés à hauteur de 188,6 millions de dollars américains par la Banque africaine de développement, l’Union européenne, la Banque ouest‑africaine de développement (Boad), la Banque islamique de développement (BID), le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), l’Union économique et monétaire ouest‑africaine (Uemoa) et le gouvernement du Togo.
40,6 millions de Dollars
La BAD a mobilisé 40,6 millions de dollars – soit 21,53 % du coût total du projet, pour financer entre autres l’aménagement en double voie de la section Avépozo‑Aného, construire des ouvrages de protection contre l’érosion côtière, remédier au fort recul du trait de côte – de 15 à 20 mètres par an – à l’Est du port de Lomé. Si rien n’est fait, l’élévation du niveau de la mer pourrait entraîner le déplacement de plus de 90 % des unités industrielles du pays, aujourd’hui concentrées dans cette zone côtière.
Le corridor Abidjan – Lagos relie les capitales de cinq Etats de l’Afrique de l’Ouest – Cote d’Ivoire, Ghana, Togo, Benin, Nigeria et couvre 1028 km dont huit postes frontières. Le tracé traverse des villes parmi les plus dynamiques sur le plan économique en Afrique à savoir Abidjan, Accra, Cotonou, Lomé et Lagos. Au-delà de renforcer les échanges et l’intégration régionale, le corridor offre un accès portuaire maritime aux pays enclavés.