Depuis quelques années, le Cameroun fait face à des difficultés d’approvisionnement en produits pétroliers (super, gasoil, ou pétrole lampant). Une situation à l’origine de l’augmentation des prix à la pompe et du ralentissement de l’économie car elle affecte, non seulement, les automobilistes, les motocyclistes, les entreprises.
Mais également les ménages. Entrainant par ce fait, le ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, dans un communiqué en date du 21 mars dernier à autoriser à titre exceptionnel la vente des produits pétroliers « aux usagers dans les bidons et autres contenants », un peu plus d’un an après son interdiction.
Toutefois le document ajoute que cette autorisation est à des fins domestiques. Raison pour laquelle les volumes ne doivent pas excéder 100 litres pour chaque produit.
Trading
Il ne fait donc l’ombre d’aucun doute que les produits pétroliers sont de plus en plus rares au Cameroun depuis l’incendie de la Sonara (Société nationale de Raffinage) en mai 2019. Il est vrai que cette situation a entrainé le pays à s’approvisionner uniquement par les importations faisant perdre des devises au Cameroun. Les investisseurs locaux et étrangers devraient en profiter pour investir dans le transport et la logistique ou encore le trading des produits pétroliers.
Concernant le trading, des opportunités d’emplois et d’investissements se précisent eu égard à la demande en importation qui s’accroit de plus en plus. Pour preuve, l’État du Cameroun dans le but de juguler la pénurie de carburant vient encore de lancer un avis de consultation internationale pour la sélection des traders pour les mois d’avril, mai, juin et juillet 2023. Le Cameroun, peut-on lire sur cet avis, aura besoin de 654 000 tonnes métriques de produits pétroliers au cours de cette période.
Le communiqué signé Gaston Eloundou Essomba, précise que la soumission peut se faire sur un ou plusieurs lots ainsi qu’il suit : lot A : 245 000 tonnes métriques de super ; lot B : 290 000 tonnes métriques de gasoil ; lot C : 60 000 tonnes métriques de jet A1 ; lot D : 20 000 tonnes métriques fuel 1 500 et lot E : 30 000 tonnes métriques fuel 3 500.
En dépit du fait que ces importateurs des produits pétroliers attendent encore de l’Etat le paiement d’une dette de 134 milliards de F CFA, avait confessé le Minee, devant la commission des finances de l’Assemblée nationale au cours de la session parlementaire de novembre 2022, L’Etat ne peut donc pas se passer des traders.
Déjà en 2022, lors d’une opération similaire, indique le site en ligne « News du Camer », le gouvernement camerounais avait lancé un appel à manifestation d’intérêt à la recherche des sociétés de trading reconnues sur le marché international pour la fourniture aux marqueteurs locaux de 510 000 tonnes métriques de produits pétroliers pour le compte du 3ème trimestre 2022.
Une demande en approvisionnement, lit-on sur le site de « Radio France international », subventionnée par l’Etat du Cameroun à hauteur d’un peu plus de 600 milliards en 2022 qui constitue en outre une occasion d’investissements dans la logistique et le transport des produits pétroliers. Un autre secteur, à en croire « Investir au Cameroun », qui a brassé pour sa part environ 13 milliards de Francs CFA en 2021.
Capacités de stockage
Par ailleurs, dans le souci d’optimiser ses capacités d’approvisionnement, la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), avec l’accompagnement de l’Etat a lancé un vaste programme. Lequel est à l’origine pour ne citer que ce cas, de la construction en cours d’une sphère de 1000 tonnes métriques, ainsi que la mise en conformité de la défense contre incendie y relative au dépôt de Bonaberi à Douala.
Ce projet qui devrait rentrer en exploitation en 2024, à en croire l’appel d’offres, lancé en mai 2022 est estimé à 09 milliards de Francs CFA.
Autres projets en cours et dans le pipe, peut-on lire dans les colonnes d’ Intégration : trois réservoirs de 6 500 m3 chacun à Douala ; un réservoir de 5 000 m3 à Belabo ; deux bacs de stockage de gasoil de 10 000 m3 à Yaoundé et à Bafoussam. Des chantiers entrepris à partir de 2021 qui ont pour but à terme de doter la SCDP des capacités supplémentaires de 34 500 m3 dans ses dépôts de Yaoundé, Douala et Belabo, ajoute le journal.
D’après le ministère de l’Eau et de l’Energie, la structure disposait de capacités de stockage évaluées à 238 545 m3 à fin 2018. Les données officielles chiffrent quant à elles les besoins en termes de renforcement des capacités de stockage de cette entreprise à 108 000 m3 pour les produits blancs (essence, gazole, kérosène, etc.) et 15 000 tonnes métriques (TM) pour le GPL ou gaz domestique.
Des chantiers en cours et en perspectives qui sont des périodes de transition offrant des réelles opportunités d’investissement dans la construction métallique, la chaudronnerie…