Il y a donc de réelles opportunités d’investissement dans le secteur du transport multimodal au Cameroun. À travers le Plan directeur intermodal des infrastructures de transport (PDITM) dénommé « Plan de l’émergence par la multimodalité et l’intermodalité », une excroissance de la Stratégie intégrée des infrastructures de transport multimodal au Cameroun (S2ITM), le Cameroun compte investir 7 900 milliards de FCFA dans le secteur des transports, tous modes confondus d’ici 2030.
La faisabilité de cette grande ambition était au centre de la première session du comité de suivi de la S2ITM co-présidée conjointement le 18 avril 2023 à Yaoundé, par Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics et Jean Ernest Ngallé Bibehe, le ministre des Transports, président et vice-président dudit Comité.
De ces travaux, l’on retiendra que le PDITM fixe l’ensemble des grands projets infrastructurels à réaliser dans le domaine du transport, tous modes confondus, à l’horizon 2030.
Sur les 7 900 milliards de FCFA qui devront être consacrés à la mise en œuvre de ce PDITM, 80% de ce montant, soit environ 6 400 milliards de FCFA seront consacrés au mode routier. Le gouvernement entend par exemple bitumer 5 377 km de routes en terre d’ici 2030, avec une priorité sur les routes nationales encore en terre.
Ce, en parachevant les projets en cours, mais aussi, en lançant une nouvelle génération des projets autoroutiers, en partenariat public-privé. Mais aussi des projets routiers (routes nationales, régionales et communales), en accompagnement des priorités de développement agropastorales, industrielles et de services.
Les infrastructures ferroviaires ne sont pas en reste. L’on prévoit dans ce domaine entretenir les 1200 km du réseau existant ; poursuivre la construction de 1500 km de chemin de fer supplémentaires, notamment, l’extension du réseau Douala-Ngaoundéré-Ndjamena, et la construction d’infrastructures ferroviaires en accompagnement des projets industriels retenus.
Pour les infrastructures portuaires, l’accent sera mis sur la construction du port en eau profonde de Limbe et la construction des terminaux spécialisés du port de Kribi. Il sera également question de promouvoir le transport fluvial et lacustre, ainsi que les activités de maintenance des voies fluviales. Dans le domaine aérien, le gouvernement, apprend-on, se propose de réaliser un nouveau terminal à l’aéroport international de Douala ; de densifier le trafic local des personnes et du fret et de mettre aux standards internationaux les infrastructures et les services existants.
Pour ce qui est de la facilitation et la multimodalité, plusieurs projets ont été retenus en priorité. C’est notamment le cas de la réhabilitation de plusieurs gares de transport collectif ; la construction de plusieurs plateformes multimodales ; la réalisation et l’opérationnalisation des postes joints aux frontières, etc.