La construction du barrage de Bini à Warak, dans la région de l’Adamaoua, d’une capacité de 75 MW a été suspendue depuis 2019 du fait d’un arrêt de financement des partenaires du projet. Pour la reprise de ce projet, le choix du gouvernement a été de recourir au partenariat public-privé.
C’est à ce titre que le partenaire Savannah Energy, fort de ses capacités techniques et financières, selon le ministère de l’Eau et de l’Énergie, a été choisi pour la reprise de ce projet. Un accord a été signé à cet effet, le jeudi 20 avril dernier entre le gouvernement du Cameroun et la société britannique Savannah Energy. Au sortir de la signature de cet accord, Andrew Knott, le Chief Executive Officer (CEO) de Savannah Energy avait promis le début effectif des travaux dès le lendemain. Pendant que Gaston Eloundou Essomba disait avoir « bon espoir qu’avec le partenariat conclu ce jour entre le gouvernement et la société Savannah, le projet Bini à Warak sera une réalité ».
En fait, il est attendu de la société britannique la mise en service du barrage en 2026. Mais déjà, dans un délai de 60 jours après la signature de l’accord, la confirmation du chronogramme indicatif des activités requises pour le projet. Tout comme la validation des éventuels correctifs à apporter aux études d’Avant-projet sommaire (APS), avec les spécifications techniques, les études d’Avant-projet détaillé (APD), indiquant le coût estimatif de toutes les composantes du projet ; les études d’impact environnemental et social, y compris le plan de gestion environnemental, et social, incluant le plan d’indemnisation et de recasement, le cas échéant. Il incombera également à la société britannique, en collaboration avec le régulateur l’Arsel et le ministère de l’Eau et de l’Énergie, la charge de préparer et valider le modèle financier du projet ; tout comme les termes de la concession de production et de licence de vente de l’énergie qui sera produite par ce barrage.
Le projet du barrage de Bini à Warak, indique-t-on, au cas où il est finalement mis en œuvre devrait produire 75 MW d’énergie. Cette production permettra de renforcer l’offre de production actuelle du Réseau Interconnecté Nord (RIN) qui dispose d’une centrale hydroélectrique à Lagdo, des centrales solaires à Guider et Maroua et des centrales thermiques. La mise en service de la centrale hydroélectrique de Bini à Warak permettra ainsi de réduire les fortes charges liées à l’achat du combustible dans les centrales thermiques. À terme, informe-t-on, la centrale hydroélectrique de Bini à Warak va s’intégrer dans un réseau de transport d’électricité unique.
En effet, l’État du Cameroun s’est engagé dans différents projets, notamment l’interconnexion du Réseau Interconnecté Sud (RIS) et du RIN à l’horizon 2025. Les financements sont d’ores et déjà acquis à travers des conventions entre l’État et la Banque mondiale, mais aussi, entre l’État et la Banque Islamique de Développement, rassure le Minee. Il s’agira également de faire du Cameroun un pays exportateur d’électricité d’ici 2027. Pour cela, explique Gaston Eloundou Essomba, il faudra veiller au respect du calendrier du projet d’interconnexion électrique entre le Cameroun et le Tchad par exemple, l’ensemble des financements étant d’ores et déjà disponibles.
En rappel, selon les composantes du projet du barrage hydroélectrique de Bini à Warak, il est question de construire une centrale hydroélectrique d’une capacité de 75 MW, construire une ligne d’évacuation de l’énergie électrique de 225 Kv sur 50 km environ et électrifier 05 localités environnantes du projet. Mais également, construire et réhabiliter des voies d’accès du projet sur 23 km et mettre sur pieds des mesures environnementales et sociales.