Le ministre des Postes et Télécommunications du gouvernement du Cameroun reçoit dans ses services à Yaoundé ce jeudi 27 avril 2023, dans la salle de conférences dudit département ministériel dès 15 heures, le Directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), le Directeur général de Orange Cameroun, le Directeur général de MTN Cameroon et le Directeur général de Camtel.
A cet effet, le ministre des Postes et Télécommunications a signé, mardi 25 avril 2023, une série de messages fax à l’attention du Directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) et des Directeurs généraux des sociétés Orange, MTN et Camtel ayant reçu de l’État du Cameroun une concession pour la fourniture aux abonnés des services de communications électroniques.
La série de messages fax du ministre des Postes et Télécommunications dont les destinataires sont clairement identifiés a pourtant fait l’objet de fuites dans les réseaux sociaux, où ils ont été abondamment partagés et relayés par les internautes. Authentifiées par les soins de Invest-Time, ces convocations portent en objet : « Qualité de service des communications électroniques ».
Aucun mystère n’est d’ailleurs fait de l’ordre du jour qui portera essentiellement sur les « mesures prises pour la qualité de service des communications électroniques » et « la protection du consommateur », précise Mme Minette Libom Li Likeng à ses hôtes.
Le contexte de la réunion convoquée en urgence par le ministre des Postes et Télécommunications est une forte pression des Camerounais qui n’en peuvent plus de la qualité jugée approximative des services de communications électroniques et qui se mobilisent pour la réduction des coûts de ces services. C’est tout le sens de l’expression « mode avion » qui ne quitte plus les lèvres des consommateurs relativement à une campagne lancée lundi le 24 avril dernier sur les réseaux sociaux appelant au boycott, entre 12h et 14h, des services de Orange Cameroun et MTN Cameroon en particulier. Objectif affiché de la campagne initiée par les consommateurs, obtenir des deux opérateurs une baisse des prix et une meilleure qualité de service.
Il faut d’emblée rappeler que les cahiers de charges joints aux conventions de concession obligent les opérateurs à fournir aux consommateurs des services de communications électroniques de qualité et leur recommande le respect des engagements d’investissements dans le secteur pour une disponibilité du service et l’innovation technologique. Or des missions d’audit effectuées en 2022 par l’Agence de régulation des télécommunications ont dévoilé de très faibles niveaux de performances et débouché sur des recommandations forçant les opérateurs à soumettre au régulateur un plan d’investissements assorti d’un calendrier précis sur les mesures à prendre pour améliorer la qualité de service.
L’année 2022 s’achèvera même sur des engagements pris en date du 13 décembre par l’ensemble des opérateurs de services de communications électroniques, pour améliorer l’expérience du consommateur. Des engagements portant sur l’augmentation des investissements à réaliser au cours de l’année 2023 pour un montant total de 156 milliards de FCFA, une plus grande mutualisation des infrastructures et une meilleure gestion de la fibre optique. On observe que ni le régulateur ni les opérateurs ni le ministère des Postes et Télécommunications n’ont communiqué sur le calendrier de ces mesures à prendre pour améliorer la qualité de service. Rendu à la fin du mois d’avril 2023, la qualité de service se dégrade toujours.
Les réseaux des opérateurs ne sont cependant pas responsables de tout, loin s’en faut. Ils ne sont qu’un maillon de la chaîne de valeur nécessaire à l’amélioration durable de la qualité de service des communications électroniques au Cameroun. La mobilisation multisectorielle des moyens et le soutien des autorités camerounaises sont incontournables afin que la réunion convoquée par le ministre des Postes et Télécommunications n’apparaisse pas comme un effet d’annonce.