Le ministre de l’Économie de la Planification et de l’Aménagement du territoire du Cameroun, Alamine Ousmane Mey, a signé le 10 mai dernier avec le président de la Banque islamique de développement (Bib), Muhammad Al Jasser, un accord de prêt de 2,250 millions d’euros, soit environ 21,155 milliards Fcfa, pour appuyer la mise en œuvre du Plan présidentiel de reconstruction et de développement (Pprd) des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en guerre depuis 2016. C’était en marge de la 48e réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de la Bid, tenue à Djeddah en Arabie Saoudite.
Cet accord va porter à environ 54 millions de dollars US (32,5 milliards Fcfa) le montant déjà mobilisé pour le financement de ce programme lancé en 2020 et dont le budget global, pour la première phase, est chiffré à 258 millions de dollars US. Avant la signature de cet accord, seuls 19 millions de dollars (11,5 milliards Fcfa) avaient été mobilisés jusque-là, dont un don du gouvernement du Japon à hauteur de 2,8 milliards Fcfa (environ 3,5 millions de dollars Us) décaissé en deux temps, un don de 662830 dollars (400 millions de Fcfa) du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et un effort de guerre du secteur privé de 1,2 milliard Fcfa (1,9 million de dollars US).
Le plan de reconstruction mis en plan place par le président du Cameroun, Paul Biya, et qui est déployé dans les deux régions anglophones du pays, vise la restauration de la cohésion sociale, la reconstruction et la réhabilitation des infrastructures de base et la redynamisation de l’économie locale. Dans ses différentes phases, il nécessitera un financement global de 1810 milliards Fcfa, soit environ 30 milliards de dollars US. Dans le détail, plus de 225 millions de dollars (136 milliards Fcfa) seront affectés à la reconstruction, 263 millions de dollars (1567 milliards Fcfa) pour le développement des infrastructures et 144 millions de dollars (87 milliards Fcfa) pour l’appui aux activités socioéconomiques et l’adaptation aux changements climatiques.
En termes de résultats déjà obtenus sur terrain depuis 2021 dans la région du Sud-Ouest, l’on enregistre 45 projets réalisés dans le domaine des infrastructures. Notamment, 30 écoles réhabilitées et équipées, 7 centres de santé réhabilités et équipés et 8 points d’eau potable alimentés à l’énergie solaire. Sur le plan socioéconomique, 200 agriculteurs ont vu leurs exploitations réhabilitées et 37 coopératives de femmes mises en place. Selon l’arrêté du Premier ministre du Cameroun fixant le cadre organique de la mise en œuvre du Pprd, les ressources affectées à cette cause sont constituées des dotations issues du budget de l’Etat, des contributions des partenaires techniques et financiers, des dons et legs, etc.
Certains projets, notamment dans le domaine des infrastructures, ont vocation à être réalisés en partenariat public-privé. Mais, outre la faible capacité du pays à mobiliser les financements auprès de divers partenaires, le secteur privé semble encore très peu intéressé par les mesures d’attractivité mises en place par le gouvernement pour promouvoir les investissements dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Entre autres, les exonérations de taxes et d’impôts pendant une période de trois ans pour les entreprises qui s’installent dans les zones économiques spéciales créées en 2019 dans ces deux régions.