Le Ghana ne tombera donc pas dans le défaut de paiement. Ce pays d’Afrique de l’Ouest qui traverse une grave crise économique vient de bénéficier d’un nouveau souffle financier, grâce à un prêt de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire International (FMI), avec un premier décaissement immédiat d’environ 600 millions de dollars.
Ce prêt fait partie d’un programme étalé sur 36 mois que vient d’avaliser le conseil d’administration du FMI, et s’étale sur 36 mois, au titre de la facilité élargie de crédit. Il vise au
rétablissement de la stabilité macroéconomique et de la viabilité de la dette, ainsi qu’à la mise en œuvre de réformes de grande envergure pour renforcer la résilience et jeter les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive,
selon la directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva.
Qui ajoute que
l’assainissement budgétaire est un élément central du programme », tout comme « la préservation de la stabilité du secteur financier ». Par ailleurs, « les politiques monétaires et de taux de change dans le cadre du programme se concentreront sur la maîtrise de l’inflation et la reconstitution des réserves de change.
La directrice générale du FMI précise également que ce
un ambitieux programme de réformes structurelles est mis en place pour redynamiser la croissance tirée par le secteur privé en améliorant l’environnement des affaires, la gouvernance et la productivité.
Avec cet appui financier, le Ghana pourra relancer les investissements et les opportunités d’affaires se créer. Car, affaibli notamment par les répercussions de la guerre en Ukraine, le Ghana s’était résolu à faire appel au FMI et avait conclu en décembre avec l’institution un préaccord pour obtenir 3 milliards de dollars de prêts étalés sur trois ans et conditionnés par la mise en place de réformes économiques. Grand producteur de cacao et d’or, le pays possède également des réserves de gaz et de pétrole, mais la charge de sa dette a explosé, comme dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, sous l’impact de la pandémie de Covid-19 et du conflit ukrainien.
Pour obtenir les faveurs du FMI, l’institution de Bretton Woods explique que le Ghana avait apporté des garanties suffisantes pour bénéficier d’un plan d’aide. Le FMI salue aussi la récente promesse de ses pays créanciers, emmenés par la France et la Chine, d’ouvrir des négociations en vue d’une restructuration de sa dette. Car, comme l’a indiqué le FMI, il sera essentiel de conclure en temps voulu des accords de restructuration de la dette avec les créanciers extérieurs pour réussir la mise en œuvre du nouvel accord au titre de la FEC.
En effet, selon le FMI, les grands chocs extérieurs de ces dernières années ont exacerbé les vulnérabilités existantes du Ghana liées à son budget et à sa dette. Le pays a ainsi perdu l’accès au marché international et doit composer avec un financement intérieur de plus en plus restreint, ainsi qu’avec une dépendance au financement monétaire du budget. La diminution des réserves internationales, la dépréciation du Cedi, la hausse de l’inflation et la détérioration de la confiance des investisseurs nationaux ont fini par déclencher une crise profonde. Les autorités, reconnait le FMI, ont pris des mesures audacieuses pour surmonter ces difficultés majeures, notamment en accélérant le rééquilibrage des finances publiques. Elles ont également lancé une restructuration complète de la dette pour faire face aux graves contraintes de financement et au problème de viabilité de la dette.
Les principales politiques du programme des autorités prévoient entre autres un assainissement budgétaire précoce et de grande envergure pour ramener les finances publiques sur une trajectoire viable, auquel s’ajouteront des mesures pour protéger les personnes vulnérables. Cet effort d’ajustement sera soutenu par des réformes structurelles ambitieuses dans plusieurs domaines : politique fiscale, administration des recettes et gestion des finances publiques.
Des mesures visant à remédier aux faiblesses des secteurs de l’énergie et du cacao seront aussi à l’ordre du jour. La mise en place de politiques monétaires suffisamment strictes et de taux de change flexibles contribuera à ramener l’inflation en deçà de 10% et à reconstituer les réserves internationales. Le programme s’efforce également de préserver la stabilité financière et de stimuler l’investissement privé et la croissance.