Pour financer sa transition énergétique (ensemble des transformations du système de production, de distribution et de consommation d’énergie effectuées sur un territoire dans le but de le rendre plus écologique), le Ghana sort des sentiers battus.
L’idée est d’éviter de laisser des combustibles fossiles précieux dans le sol et de générer des revenus pour financer les besoins de l’action climatique. Ce pays d’Afrique de l’Ouest cherche à augmenter sa production de pétrole et de gaz en vendant davantage de droits d’exploration. La formule est de commercialiser davantage de blocs de pétrole et de gaz.
Dans un entretien avec Reuters ce mardi 24 octobre 2023, Andrew Kofi Egyapa Mercer, vice-ministre de l’Energie du Ghana précise à l’agence de presse Reuters la stratégie adoptée par Accra :
Le plan est que nous n’avons pas l’intention de laisser nos actifs en rade. (Comme) tous les engagements pris par l’Occident dans le cadre des accords de Paris n’ont jamais été respectés, il est important pour nous de financer notre propre transition ou du moins une partie importante de celle-ci,
a déclaré Mercer, en marge d’une conférence organisée dans le cadre de la Semaine internationale de l’énergie de Singapour. Le vice-ministre ghanéen fait allusion aux promesses non tenues par les grands pays pollueurs lors des différents accords internationaux sur la lutte contre le réchauffement climatique.
Le pays cherche à attirer des investisseurs
Le Ghana commercialise des blocs de pétrole et de gaz comprenant à la fois de nouvelles zones et des champs autrefois confiés à ExxonMobil et abandonnés. Le pays cherche à attirer des investisseurs de pays tels que les États-Unis, la Chine et l’Inde.
Je pense qu’un investisseur qui prendrait ses décisions au Ghana sur la base d’un problème temporaire commettrait une erreur,
a déclaré le vice-ministre de l’énergie.
Faisant référence aux difficultés d’approvisionnement en énergie consécutives à la guerre russo-ukrainienne, le vice-ministre de l’Energie ghanéen prévient :
Après la Russie, nous avons tous reconnu la nécessité d’une sécurité énergétique. Et il est important que nous ne soyons pas pris à la gorge,
a-t-il ajouté à nos confrères de Reuters.
En l’état actuel, la production de pétrole brut du Ghana est de 160 000 à 170 000 barils par jour et environ 325 millions de pieds cubes standard par jour de gaz naturel, selon le vice-ministre ghanéen cité par Reuters.
Production d’énergie propre
Dans le détail, Sankofa a vu sa production de gaz passer de 210 millions de pieds cubes par jour à 235 millions de pieds cubes par jour après quelques programmes d’amélioration, c’est l’un des principaux champs gaziers du Ghana, qui fait partie de l’Offshore Cape Three Points (OCTP).
“Nous cherchons à atteindre 250 millions de pieds cubes par jour”, a déclaré Mercer, ajoutant que le plan d’expansion de Sankofa devrait être soumis au ministère de l’Energie en janvier ou février de l’année prochaine. “C’est une étape importante pour nous”.
Pour sa part, l’African Finance Corp avait obtenu l’autorisation de développer le projet du champ Pecan, qui produira 80 000 barils par jour de pétrole. La décision finale d’investissement est attendue pour le premier trimestre 2024, avec un début de production en 2025-2026.
Actuellement, environ 60 % de l’électricité ghanéenne est produite à partir de gaz naturel, 5 % à partir de pétrole lourd et le reste à partir d’hydroélectricité et d’énergie solaire. Le Ghana cherche à augmenter sa production d’énergie propre et à exporter davantage d’électricité vers les pays voisins.