Pour le moment, il n’y a qu’une seule certitude. Le nouveau gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), sera de nationalité centrafricaine. Il devra remplacer le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, dont le mandat est arrivé à échéance, le 6 février 2024, sous fond de querelles internes. Le nouveau gouverneur qui devrait donc ramener la sérénité au sein de la banque centrale, pourrait être connu le vendredi 9 février 2024, si la conférence des Chefs d’Etat de la Cemac, annoncée ce jour par vidéoconférence, se tient effectivement.
Car en effet, selon les Statuts de la BEAC,
Le gouverneur de la Banque centrale est nommé par la Conférence des chefs d’État de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac), sur proposition du Comité ministériel de l’Union monétaire d’Afrique centrale (Umac), et après avis conforme du Conseil d’administration de la Beac statuant à l’unanimité.
Et, les mêmes statuts disposent en effet que
le gouverneur est choisi en raison de ses compétences dans les domaines économique, juridique, monétaire ou financier, suivant le principe de rotation par ordre alphabétique des Etats membres.
Le Cameroun qui, selon ce principe de rotation des postes à la tête des institutions communautaires, devait succéder au Tchad, est hors course, parce qu’il abrite le siège de la Beac. Raison pour laquelle, la désignation du nouveau gouverneur de l’institut d’émission, devra incomber à la Centrafrique.
Yvon Sana Bangui en pôle position
Le nom de ce proche parent de Faustin-Archange Touadera, le président centrafricain et président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat de la Cemac, est régulièrement cité comme potentiel successeur de Mahamat Abbas Tolli. Selon certaines indiscrétions, son dossier aurait été présenté à certains dirigeants de la sous-région. C’est dans ce cadre que, supputent certains, la ministre centrafricaine des Relations extérieures, Sylvie Baïpo-Temon, a récemment rencontré certains chefs d’État de la sous-région, à l’instar de Paul Biya et de Mahamat Idriss Deby Itno.
Avec 19 années d’expérience professionnelle au sein de la Beac, Yvon Sana Bangui, apprend-on, a contribué, à la mise en œuvre de certaines réformes. Notamment : la gestion des comptes uniques des trésors nationaux ; la réforme de la programmation monétaire en zone Cemac ; la refonte de la Centrale des risques bancaires de la Cemac ; l’élaboration d’une stratégie régionale d’inclusion financière et la mise en place d’un dispositif de suivi et de promotion de l’accès aux services financiers dans la Cemac, etc.
D’autres successeurs potentiels…
Parmi les noms qui circulent à Bangui, la capitale de la République centrafricaine, il y a Mesmin Koulet-Vickot. Depuis le 1er septembre 2020, cet ancien cadre supérieur de la Banque centrale est le représentant du FMI pour le Sénégal et la Bceao. Avant de rejoindre ce poste, il a été économiste principal au département de la monnaie et des marchés de capitaux et au département Afrique du Fmi entre 2009 et 2016. Lors de son passage à la Beac, Mesmin Koulet-Vickot a occupé la position d’Assistant du vice-gouverneur.
Il y a Bienvenu Marius Roosevelt Feïmonazoui qui connaît également très bien la Banque centrale. Cet informaticien de formation est arrivé à la Beac en 2005 comme ingénieur d’Etudes et Base de données. Le natif de Bangui a fait ses preuves à plusieurs postes de responsabilités dont celui de directeur général du Contrôle général de la Beac.
L’on ne saurait oublier Herve Ndoba, cet ancien président du conseil d’administration de la Beac et ancien président du Comité ministériel de l’Union monétaire d’Afrique centrale. Il s’est particulièrement fait remarquer en 2022 à l’occasion du concours de recrutement des agents d’encadrement supérieurs de la Beac, en instruisant l’annulation de ce concours pour fraude.
Maurice Christian Ouanzin est également cité comme potentiel candidat au poste de gouverneur de la Beac. Lui qui a été nommé par le président Paul Biya, alors président de la Conférence des chefs d’Etat de la Cemac, comme secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale. Il a fait l’essentiel de sa carrière à la Banque centrale.