Ad image

Égypte : un prêt de 5 milliards de dollars US alloué par le Fonds monétaire international 

Le Fonds monétaire international (FMI) a alloué, le 6 mars 2024, 5 milliards de dollars US de prêt à l'Égypte, pays pris à la gorge par la crise économique. Le prêt qui est intervenu à l’issue d'une journée qui a vu la monnaie locale plonger de près de 40%, porte à 8 milliards de dollars US l’intervention envers le pays, après un premier accord pour trois milliards de dollars US conclu fin 2022.

6 Min Lecture
Crédit photo : afrik21.africa

La livre égyptienne se porte mal. La Banque centrale du pays a annoncé, ce mercredi 06 mars 2024, dans un communiqué, qu’elle relevait son taux directeur de six points à un record de 27,25%, provoquant une chute de plus d’un tiers de sa valeur face au dollar US.

Le pays se retrouve fortement endetté et en grave crise économique. C’est ce qui justifie ce prêt supplémentaire. Le FMI a déjà accordé un prêt de trois milliards de dollars à l’Égypte fin 2022, mais les tranches de prêt et les examens de programme ont été maintes fois reportés jusqu’à ce que le Caire avance sur les réformes économiques.

Avec une inflation qui s’élève aujourd’hui à près de 40%, le pays a déjà procédé à une dévaluation de sa monnaie de 50% ces derniers mois, alors qu’elle négocie de nouveaux crédits avec le Fonds monétaire international (FMI) qui fait du flottement de la livre une condition à son aide. Ainsi, à date du 06 mars 2024 exactement à 13h30 (12 heures à Paris), 50,6 livres égyptiennes s’échangeaient pour un dollar. Contre 31 à l’ouverture des banques, précise le journal La Tribune.

Attirer les investissements étrangers

L’Égypte négocie depuis des mois avec le FMI l’augmentation du prêt de sauvetage que les deux parties ont conclu en 2022, selon le Premier ministre égyptien Moustafa Madbouly. M. Madbouly a déclaré que le nouvel accord permettra au gouvernement de recevoir des prêts d’autres institutions financières, notamment de la Banque mondiale. 

Ces mesures figurent parmi les principales exigences du FMI. Elles sont destinées à lutter contre les vagues d’inflation et à attirer les investissements étrangers, alors que le pays connaît une grave pénurie de devises, précisent nos confrères de Africa News.

La Banque centrale insiste également sur le fait qu’elle va continuer à lutter contre l’inflation, notamment « en autorisant le taux de change à être déterminé par les forces du marché ».

Une priorité pour le FMI

L’économie égyptienne a été durement touchée par des années d’austérité gouvernementale, la pandémie de coronavirus, les retombées de la guerre en Ukraine et, plus récemment, la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

La guerre en Ukraine, qui a ébranlé l’économie mondiale, a frappé l’Égypte là où le pays est financièrement vulnérable – l’Etat arabe le plus peuplé est le plus grand importateur de blé au monde et doit acheter la majorité de sa nourriture à d’autres pays pour aider à nourrir sa population de plus de 104 millions d’habitants.

Début février, le FMI avait déjà déclaré que l’Égypte « reste une vraie priorité » alors que le pays « doit gérer des problèmes complexes ».

Nous discutons actuellement pour augmenter notre programme (d’aide) compte tenu des développements de ce dernier mois,

a expliqué la patronne de l’institution internationale, Kristalina Georgieva,

ils envisagent des ajustements systémiques de leur politique et nous travaillons sur ces détails,

a-t-elle ajouté.

Depuis des mois, alors que l’inflation a atteint jusqu’à près de 40%, le marché noir tutoie un record jusqu’à 70 livres pour un dollar. Il était ensuite redescendu brusquement aux alentours du nouveau taux officiel avec l’injection, fin février, par les Émirats arabes unis, de 35 milliards d’investissements et de dépôts dans l’économie égyptienne.

Le gouvernement compte sur ces investissements étrangers pour tenter notamment de contribuer à résoudre la crise des devises étrangères en Égypte, alors que le pays est en difficulté pour rembourser sa dette extérieure qui s’élève à près de 165 milliards de dollars, écrit le site d’information Capital.

Les méga projets en cours siphonnent les caisses de l’État

Des investissements qui font partie de la stratégie du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui dit vouloir faire du « développement » sa priorité. Dès le début de son premier mandat en 2014, Abdel Fattah al-Sissi, réélu en décembre à la tête du pays, avait promis de ramener la stabilité notamment économique. Un programme de réformes, avec dévaluations et diminution des subventions d’État, a ainsi été entrepris depuis 2016.

Des mesures qui ont entraîné une flambée des prix, nourri le mécontentement du peuple et vu la base populaire et même les soutiens étrangers de al-Sissi s’étioler au fil des années. Sa gestion économique a vu la dette multipliée par trois, et les mégaprojets souvent attribués à l’armée n’ont pas produit jusqu’ici les rendements promis, écrit le journal La Tribune.

Mais les économistes, eux, dénoncent des mégaprojets – villes nouvelles dont la nouvelle capitale, trains à grande vitesse, ponts et routes – qui n’ont fait, selon eux, que siphonner les caisses de l’État et tripler la dette.

Un taux de change flexible

Dans une conférence de presse, le Gouverneur de la Banque centrale d’Égypte, Hassan Abdallah, a fait savoir que l’accord avec le Fonds monétaire international allait de pair avec le Programme de réforme économique.

L’accord implique une série intégrée de politiques monétaires qui doit contribuer à renforcer la robustesse de l’économie égyptienne, soulignent nos confrères du journal égyptien Le Progrès. Le Gouverneur de la BCE a indiqué que les politiques monétaires adoptées aujourd’hui étaient nécessaires pour endiguer l’inflation.

Un taux de change flexible est un must pour contrôler l’inflation et combler le fossé de financement,

a-t-il précisé.

Pour en savoir plus...

Suivez-nous sur nos chaînes   chaîne Telegram Invest-Timechaîne WhatsApp Invest-Time

Partagez cet article
Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *