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(Série 5/7) Pourquoi l’industrie de transformation de l’acier est au cœur de la SND30

La Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030, l’outil de planification du gouvernement camerounais, considère l'industrie de transformation de l’acier comme l'un des sous-secteurs prioritaires de l'industrie manufacturière. Une industrie stratégique essentielle pour la croissance et la stabilité socioéconomique, relève une étude initiée par l’Organisation camerounaise des industries de transformation de l’acier (OCITA). En 2023, la capacité de production de fer à béton au Cameroun est estimée à 627 000 de tonnes pour une demande de 180 000 tonnes.

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L’industrie sidérurgique, à l’échelle du monde est l’épine dorsale du secteur manufacturier et une industrie stratégique essentielle pour la croissance et la stabilité socioéconomique. En général, sa règlementation relève des gouvernements parfois inspirés par des associations d’industries sidérurgiques. Les deux collaborent pour octroyer les autorisations d’investissement et d’opération, pour réglementer des prix de l’acier et d’autres aspects importants de l’industrie. Les gouvernements réglementent aussi les marchés de l’acier par le contrôle des prix, les réglementations d’import-export et taxes d’importation. Les taux applicables varient d’un pays à l’autre.

Au Cameroun, la SND 30 considère l’industrie de transformation de l’acier comme l’un des sous-secteurs prioritaires de l’industrie manufacturière. Le pays a développé une stratégie de développement industriel pour apporter des transformations de l’économie par le développement industriel. L’objectif global de cette politique est d’augmenter la part du secteur industriel dans le PIB qui était de 13 % en 2020, et de la porter à 24 % d’ici 2035 (Plan directeur d’industrialisation). Le 3 avril 2023, le directeur général des douanes Fongod Edwin Nuvaga a signé une note interdisant les importations du fer à béton sur le sol camerounais. L’article n°9 d’un arrêté signé le 19 juillet 2008 par le ministre de l’Industrie, des mines et du développement technologique cadenasse l’exportation de la ferraille et autres déchets métalliques.

Une structure organisationnelle de l’interprofession claire

Si l’on salue l’existence d’une structure organisationnelle de l’interprofession claire, en l’occurrence l’Organisation camerounaise des industries de transformation de l’acier (OCITA), il est à regretter l’absence de règles, de règlements et de directives spécifiques à l’industrie de l’acier camerounaise, relève une étude initiée par l’OCITA, intitulée Viabilité et compétitivité du secteur de la transformation de l’acier, que Invest-Time a pu consulter.

Au Nigeria, afin de maximiser les bénéfices de ses ressources en matières premières, le pays a pris plusieurs mesures, qui peuvent être exemplaires pour le Cameroun. Par exemple, le pays a créé l’Autorité nigériane de développement de l’acier pour identifier, localiser et s’approvisionner localement en matières premières disponibles pour l’industrie sidérurgique. Il a également établi le Conseil de recherche et développement des matières premières afin de s’assurer que les aciéries ne soient pas dépourvues de matières premières, et le Centre national de développement de la métallurgie, qui a pour but d’entreprendre des études et des projets sur la valorisation des matières premières disponibles localement, le développement de procédés et de produits pour l’exploitation de ces matières premières en projets pilotes pour leur commercialisation.

Autre exemple, la Turquie, où les exportations d’acier dépendent de l’importation de ferraille d’autres pays et la Turquie est de loin le plus gros importateur de ferraille au monde. La ferraille est une partie essentielle de la fabrication de l’acier, en particulier lors de la production d’acier à l’aide de fours électriques à arc. Il n’est pas surprenant que la Turquie soit le plus grand importateur de ferraille au monde avec plus de 25 millions de tonnes, étant donné que la plupart des fours à arc électriques sont utilisés dans le processus de production en Turquie. La Turquie représente plus de 20 % du marché international de la ferraille.

Surcapacité aux implications importantes

Au Cameroun, la croissance de la capacité de production d’acier a été encouragée pour réduire la dépendance aux importations de fer à béton, soutenir la croissance de l’activité de construction et de l’industrie, ainsi que pour aider à la construction des infrastructures nécessaires au développement économique du pays. En 2023, la capacité de production de fer à béton est estimée à 627 000 de tonnes pour une demande de 180 000 tonnes.

Une surcapacité aux implications importantes pour l’industrie sidérurgique, entraînant une offre excédentaire, une faiblesse de la rentabilité, des faillites et des pertes d’emplois localisées, souligne l’étude intitulée Viabilité et compétitivité du secteur de la transformation de l’acier. Compte tenu de la nature mondiale de l’industrie, l’excès de capacité peut déplacer la production locale vers d’autres régions, entraînant des délocalisations. Cela entraîne également un gaspillage d’énergie et donc avoir des impacts environnementaux négatifs. Importer de la ferraille des pays voisins est aujourd’hui difficile car certains pays comme la Tanzanie, le Kenya et l’Ouganda ont interdit l’exportation de ferraille.

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