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Niger : du pétrole en contrepartie d’un prêt chinois de 400 millions USD

Le montant déjà versé au profit du pays sahélien représente l'avance sur les exportations du pétrole brut et sera remboursé sur un an avec des intérêts de 7%, d'après le protocole conclu le 12 avril par le Premier ministre nigérien et le président de la China National Petroleum Corporation (CNPC).

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Le Niger vient d’obtenir un prêt auprès de la Chine, d’un montant de 400 millions de dollars, soit 246,6 milliards de francs CFA. Le Premier ministre nigérien, chef du Gouvernement de la transition au pouvoir à Niamey, Ali Mahamane Lamine Zeine, l’a annoncé le 13 avril, au lendemain de la signature d’un protocole d’accord avec le président directeur général (PDG) de la China National Petroleum Corporation (CNPC), Zhou Zuokun, qui agissait au nom de l’Empire du milieu. Le protocole qui se décline en trois articulations prévoit un mémorandum d’entente, un contrat de paiement de l’avance sur la quote-part du Niger du pétrole brut, et, enfin, un contrat de commercialisation conjointe du brut.

Plus précisément, le montant versé représente l’avance sur les exportations du brut nigérien au profit de la Chine, et le remboursement s’étale sur douze mois, a-t-on appris, à compter du mois de mai prochain, qui marquera le début des exportations du pétrole produit depuis le champ d’Agadem (sud-est du nigérien), via le port de Sème au Bénin. Car le Niger, comme d’autres pays sahéliens, à l’instar du Mali et du Burkina Faso, est dépourvu de façade maritime. Les intérêts des remboursements de la dette chinoise sont fixés à 7%. Passée la période d’un an, le Niger pourra rechercher d’autres partenaires intéressés par ses exportations pétrolières, à moins que la Chine offre ultérieurement des conditions plus attractives et intéressantes, ont indiqué les autorités de ce pays.

Niger-Bénin : un méga projet de gazoduc de 4,5 milliards USD (2 730 milliards F. CFA)

Le début des exportations du pétrole nigérien depuis le champ d’Agadem marque la phase opérationnelle du méga projet de construction d’un gazoduc de 2 000 km reliant le Niger et le Bénin, dont un linéaire de 675 km sur le territoire de ce pays voisin. Les exportations, initialement prévues en janvier dernier, avaient été reportées pour mai prochain par la compagnie CNPC, qui a préfinancé ledit projet, dont le coût est évalué 4,5 milliards USD (2 730 milliards de francs CFA).

Selon les explications fournies en décembre dernier par le président de la transition, le général Abdourahamane Tchiani, pendant les douze mois, la part du Niger, sur les 90 000 barils journaliers devant être acheminés vers la mer via le Bénin, est de 24,5%, soit 22 860 barils par jour. Pour le moment, le Niger produit 110 000 barils par jour et s’est fixé pour objectif d’atteindre le pic journalier de 200 000 barils en 2026. Le pays relance ses exportations tout juste deux mois après la levée des sanctions économiques et financières qui avaient été imposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en réaction au coup d’Etat perpétré par des militaires le 26 juillet 2023. Ses frontières demeurent cependant fermées en dépit de ces mesures d’assouplissement.

Selon le Premier ministre Lamine Zeine, les 400 millions de dollars, budgétisés dans la loi des finances 2024, seront gérés dans la plus grande transparence, et ils serviront en priorité à la défense et à la sécurité, le pays faisant face depuis des années à des attaques récurrentes de groupes djihadistes comme l’Etat islamique, mais aussi Boko Haram.

Développer l’agriculture et améliorer l’offre médicale au Niger

Outre la détermination des autorités d’« honorer des engagements du Niger », les fonds devront également servir au développement agricole et à l’amélioration de l’offre médicale dans ce pays sahélien, classé parmi les plus pauvres de la planète en dépit de son énorme potentiel – le Niger est l’un des plus grands producteurs de l’uranium, qui n’a jusqu’ici pas profité au pays. Mais, pour le chercheur Benjamin Augé, de l’Institut français des relations internationales (IFRI), cité par RFI, cette dette, outre le fait qu’elle permettra au régime militaire de Niamey de « faire fonctionner son administration pendant les prochains mois », sera bénéfique aussi au Bénin qui devrait en tirer des rentrées fiscales. Enfin,

ça permettrait à la Chine, qui est l’acteur principal au Niger en termes d’investissements tout secteur confondu, de rentabiliser son investissement.

A date, le volume du pétrole raffiné dans la localité de Zinder, dans le centre-est du Niger, est de 20 000 barils par jour. Il s’agit essentiellement du gazoil et de l’essence.

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