Un traité portant création de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES); un règlement intérieur du collège des chefs d’État de l’AES; un communiqué final en 25 points et enfin une déclaration dite de Niamey. Ces quatre documents engageant leurs États ont été signés ce samedi 6 juillet lors du premier sommet des trois chefs d’État du Mali, le colonel Assimi Goita, du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré et du Niger, le général Abdourahamane Tiani réunis au Centre international de conférence Mahatma Gandhi de Niamey.
Le sommet de Niamey a accordé une place de choix à la libre-circulation des personnes et des biens au sein de la Confédération qui prend acte du retrait « irrévocable » de la Cédéao, tel que exprimé par le général Tiani au cours de son discours de circonstance :
Cet élan populaire constitue le meilleur gage de construction d’une confédération de peuples et non un édifice bureaucratique. Nos peuples ont irrévocablement tourné le dos à la Cédéao.
Les chefs d’Etat ont à ce propos rappelé la “lourde responsabilité” de la Cedeao dans l’effritement des valeurs de fraternité, de solidarité et de coopération entre les Etats et les peuples concernés, soulignant l’impact néfaste
des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines et des menaces d’agression contre un Etat souverain.
Libre circulation
S’agissant de la libre circulation des personnes et des biens, les chefs d’Etats ont instruit les ministres compétents d’élaborer “dans l’urgence”, des projets de protocoles additionnels y relatif en vue de faire face aux implications liées aux retraits des Etats de l’AES de la Cedeao.
La Confédération de l’Alliance des Etats du sahel a pris surtout des décisions importantes pour renforcer la coopération économique et financière en son sein en décidant de la création d’une banque d’investissement et la mise en place d’un fonds de stabilisation.
Ils ont, à cet effet, instruit les ministres chargés des Affaires étrangères et ceux en charge du Développement de prendre les dispositions pour leur opérationnalisation,
précise le communiqué final. Le 25 novembre 2023, les ministres en charge des Économies et des Finances des trois pays avaient déjà recommandé la création d’un fonds de stabilisation et d’une banque d’investissement de l’AES ainsi que la mise en place d’un comité chargé d’approfondir les réflexions sur les questions de l’union économique et monétaire. Des recommandations avaient formulées pour la réalisation de projets structurants dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, des transports et de la sécurité alimentaire.
Souveraineté économique
Il est question pour trois pays, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel, une alliance militaire interétatique de défense mutuelle et collective conclue le 16 septembre 2023, de passer du volet de souveraineté militaire et territoriale au volet économique, financier et monétaire de leur souveraineté,
explique Yves Ekoué Amaïzo, économiste togolais spécialisé en stratégies, dans l’émission Africa Connect du 18 janvier 2024. Pour l’expert, il n’y a pas de souveraineté sans souveraineté militaire, territoriale, puis douanière, fiscale, économique, monétaire et financière.