La nouvelle est tombée ce 4 novembre 2024. Les motos-taxis ne seront plus immatriculés au Rwanda à partir de 2025. Cette initiative du gouvernement vise à accélérer l’adoption de la mobilité électrique dans le pays. Selon les autorités, les motos-taxis sont le moyen de transport le plus répandu au Rwanda. Ils représentent plus de 50% de la flotte du pays. La décision du gouvernement rwandais d’interdire l’immatriculation des motos-taxis à essence s’inscrit dans la politique de Kigali de migrer vers les énergies propres afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Cette mesure témoigne de l’ambition du Rwanda de se positionner comme un leader en matière de mobilité électrique en Afrique. Une ambition portée par une série d’incitations. Parmi elles, des tarifs d’électricité réduits pour les stations de recharge, plafonnés au tarif industriel, l’exemption des droits d’importation et des taxes sur les pièces détachées, les batteries et l’équipement des stations de recharge, selon Carisoko, une plateforme locale de vente de véhicules. Ces mesures entendent militer pour l’adoption des véhicules électriques (VE) et réduire les émissions de gaz à effet de serre. À terme, elles visent à créer un environnement favorable aux investissements dans le secteur de la mobilité électrique dans le pays.
Accélérer le développement durable
Dans ce sillage, le Rwanda a reçu deux bus électriques de pointe de la République de Corée début octobre. Selon Charles Kalinda, chef du département des politiques et de la planification au ministère des Infrastructures (Mininfra), l’introduction de ces bus électriques s’aligne sur la vision à long terme du Rwanda visant à accélérer le développement durable, comme indiqué dans la Stratégie nationale de transformation (NST2) et la Vision 2050. Les deux stratégies mettent l’accent sur la protection de l’environnement.
Ces bus électriques joueront un rôle essentiel, notamment dans la ville de Kigali, où ils seront affectés aux transports publics. Leur introduction dans notre écosystème de transport soutiendra grandement nos efforts visant à réduire les émissions nocives et à promouvoir une mobilité urbaine plus propre et plus verte,
peut-on lire sur le site du ministère des Infrastructures.
Les bus alimentés à l’électricité sont les premiers d’une longue série.
En élargissant notre flotte de véhicules électriques, nous réduisons activement la pollution de l’air et contribuons à un environnement plus sain pour nos citoyens,
renseigne Kalinda.
219 000 dollars US investis dans l’installation de 300 chargeurs rapides
Pour assurer la viabilité de ces initiatives, Kigali a installé des stations de recharge à travers le pays. Selon IGIHE, Kabisa (une entreprise spécialisée dans la vente de véhicules électriques et d’équipements associés), en partenariat avec Société pétrolière (SP) et Ireme Invest, va déployer un réseau de 300 chargeurs rapides à travers le Rwanda d’ici fin 2024. La même source indique qu’un investissement de 219 000 dollars US (300 millions de RWF) a été alloué pour mettre en œuvre ce projet.
Plusieurs districts bénéficient déjà de ce programme. Il s’agit des districts de Bugesera, de Rwamagana, de Muhanga, de Rusizi, de Nyamasheke, de Karongi, de Nyamagabe, de Huye, de Burera, de Rulindo, et de Nyagatare. Ces bornes de recharges fourniront 240 kilowatts, contre 40 et 120 kilowatts pour les chargeurs existants.
En particulier pour les chargeurs, afin de soulager les inquiétudes des gens qui ont peur de voyager dans les provinces et de ne pas trouver un endroit pour recharger leurs véhicules, nous visons à nous concentrer sur le placement de ces chargeurs principalement dans les zones industrielles à travers le Rwanda,
expliquait à IGIHE Remy Ruberambuga, Directeur commercial de Kabisa.
Ces nombreux engagements du gouvernement rwandais témoignent de son ambition de migrer vers les énergies propres. Un défi à l’ère de la lutte contre les changements climatiques.