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Rwanda : comment dépasser 819 millions $ d’Investissements Directs Etrangers (IDE) dans le numérique d’ici 2035

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Entre 2013 et 2023, le Rwanda a attiré 819 millions de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) dans le secteur numérique. Ces financements, répartis sur quatre sous-secteurs, témoignent de l’intérêt croissant des investisseurs pour le potentiel numérique du pays.

Le secteur des logiciels et des services informatiques a capté la plus grande part des investissements, soit 372 millions de dollars (45% du total). Les communications, qui englobent les télécoms et la connectivité, suivent avec 304 millions de dollars (37%). Les composants électroniques, les machines et équipements d’entreprise ont mobilisé respectivement 77 millions de dollars et 66 millions de dollars.

Les investissements réalisés ne se limitent pas à des apports financiers. Les IDE impliquent une contribution active dans la gestion des projets locaux, renforçant ainsi la création de valeur ajoutée. Cette dynamique positionne le numérique comme un levier central pour l’économie rwandaise.

Un plan ambitieux pour la prochaine décennie

Pour la décennie à venir, le Rwanda ambitionne de surpasser les performances enregistrées entre 2013 et 2023. En se fixant un objectif plus élevé, le pays s’appuie sur l’initiative sur les investissements directs étrangers numériques (DFDI), lancée en 2022 par l’Organisation de coopération numérique (DCO) et le Forum économique mondial (WEF).

En rejoignant cette initiative en 2022, le pays est devenu le deuxième pays à en bénéficier. Cette adhésion a permis de diagnostiquer les défis spécifiques auxquels le pays doit faire face pour devenir une destination privilégiée des IDE numériques. Le rapport publié le 3 janvier 2025 par la DCO et le WEF, intitulé « Digital FDI Initiative : Digital FDI-Enabling Project in Rwanda », met en lumière les mesures nécessaires pour atteindre cet objectif.

Des défis structurels à relever

Malgré son dynamisme, le Rwanda fait face à plusieurs défis majeurs qui freinent son plein essor dans le numérique. Parmi eux, l’infrastructure Internet et télécoms, en particulier dans les zones rurales. En janvier 2024, le taux de pénétration d’Internet était de seulement 34,4 %, selon Data Reportal.

Le développement des compétences numériques est également un enjeu crucial. Les besoins croissants en professionnels qualifiés dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) ne sont pas encore satisfaits. À cela s’ajoutent des problèmes comme la concurrence régionale, l’accès limité aux capitaux, et le manque de soutien aux start-ups et aux entreprises en phase de démarrage. La cybersécurité et la protection des données figurent également parmi les défis critiques. Ces aspects sont essentiels pour instaurer la confiance des investisseurs étrangers dans un contexte où les données deviennent un actif stratégique.

Le numérique, pilier de la Vision 2050

Le numérique joue un rôle central dans la Vision 2050 du Rwanda, un plan ambitieux lancé en 2020. Cette stratégie nationale vise à faire du Rwanda, un pays à revenus intermédiaires de la tranche supérieure (UMIC), d’ici 2035, avec un PIB par habitant supérieur à 4036 dollars. À l’horizon 2050, le pays aspire à devenir un pays à revenus élevés (HIC) avec un PIB par habitant supérieur à 12 476 dollars.

Pour atteindre ces objectifs, le numérique est envisagé comme un catalyseur du développement économique et social. En renforçant son écosystème numérique, le Rwanda espère attirer des IDE massifs et se positionner comme un hub technologique incontournable en Afrique de l’Est.

Les atouts du Rwanda dans le secteur numérique

Malgré les défis, le Rwanda dispose de plusieurs atouts qui renforcent son attractivité auprès des investisseurs étrangers. Le cadre réglementaire est l’un des plus solides de la région. La loi de 2021 sur la promotion et la facilitation des investissements garantit, par exemple, l’absence de restrictions sur la propriété ou le contrôle étranger dans le secteur numérique.

En outre, le gouvernement a clairement défini ses priorités dans des secteurs stratégiques comme les technologies de l’information et de la communication. Cette vision politique cohérente est un facteur clé pour encourager les investisseurs. Cependant, comme le souligne le rapport de la DCO et du WEF, ces bases légales ne suffisent pas à elles seules. Le Rwanda devra multiplier les efforts pour améliorer la connectivité, soutenir les start-ups et former une main-d’œuvre hautement qualifiée.

Se positionner face à la concurrence régionale

Le Kenya, souvent surnommé la « Silicon Savannah », reste le leader régional en matière de numérique. En 2023, il a attiré 1,1 milliard de dollars d’IDE dans le secteur, soit une performance nettement supérieure à celle du Rwanda. Pour rivaliser avec le Kenya, le Rwanda doit renforcer ses infrastructures, simplifier davantage les procédures administratives pour les investisseurs et diversifier les opportunités offertes par son écosystème numérique.

Avec sa Vision 2050 et des initiatives comme le DFDI, le Rwanda se donne les moyens de devenir un acteur majeur du numérique en Afrique. Bien que des défis importants subsistent, les progrès réalisés au cours de la dernière décennie et les bases solides établies par le gouvernement laissent entrevoir un avenir prometteur.

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