Le feuilleton Globeleq-Eneo et Etat du Cameroun est donc loin de se refermer. Après l’arrêt des groupes de sa centrale à gaz de Kribi, depuis le mois de septembre 2024, en raison des impayés de 225,8 millions de dollars US (137 milliards de FCFA) réclamés à Eneo, puis la remise en service de cette centrale, le 21 février 2025, certains avaient annoncé la menace brandie par Globeleq d’arrêter définitivement ses centrales, notamment celle à gaz de Kribi gérée par la Kribi Power Development Corporation (KPDC) et celle à fioul de Dibamba, gérée par la Dibamba Power Development Corporation (DPDC), si ses impayés n’étaient pas soldés par Eneo, le distributeur de l’électricité au Cameroun.
Les précisions de Globeleq
Que neni ! Le producteur indépendant de l’électricité au Cameroun, à travers un communiqué officiel de son directeur général, signé en date du 5 mars 2025, réaffirme son engagement envers le Cameroun et dément l’arrêt définitif de ses centrales. Dans ce communiqué, le directeur général de Globeleq a tenu à donner un certain nombre de précisions, pour donner suite à certaines informations relayées dans la presse.
Notamment que « Contrairement aux allégations circulantes actuellement, les entités Globeleq au Cameroun n’ont pas l’intention d’arrêter définitivement leurs centrales thermiques au Cameroun…Nous restons pleinement engagés à soutenir le secteur énergétique du pays et à travailler avec toutes les parties prenantes pour assurer une fourniture d’électricité stable et fiable…Toutefois, nous rappelons que la viabilité de nos opérations repose sur le respect des engagements financiers des différentes parties prenantes. Des discussions sont en cours avec les autorités compétentes, afin de parvenir à une solution durable qui garantisse la continuité de nos services…Globeleq réaffirme sa volonté de contribuer au développement énergétique du Cameroun et de collaborer avec l’ensemble des acteurs du secteur pour répondre aux défis actuels », peut-on lire.
Compromis entre l’Etat et Globeleq
Cette prise de position de Globeleq semble être le fruit d’un compromis trouvé avec l’Etat du Cameroun, pour l’apurement de sa dette. On se rappelle à juste titre que la semaine dernière, lors de son intervention au sein panel « industrie et énergie », à l’occasion des premières Rencontres organisées par le Groupement des Entreprises du Cameroun (Gecam) à Yaoundé, Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau de l’Energie, avait indiqué que « depuis vendredi dernier (21 février 2025), nous sommes parvenus à un accord avec Globeleq et la centrale de Kribi a été remise en service ».
Une amélioration attendue dans la fourniture de l’électricité
Ce retour aux bons sentiments de Globeleq devrait donc induire une nette amélioration dans la fourniture de l’énergie au Cameroun. On se rappelle que dans un communiqué de Gaston Eloundou Essomba, du 14 janvier 2025, le membre du gouvernement annonçait des perturbations dans la fourniture de l’électricité dans le pays. Ce, du fait d’une baisse de régime de l’ordre de 70 mégawatts dans les centrales hydroélectriques de Songloulou et d’Edéa. Les raisons évoquées étant le faible remplissage des barrages réservoirs pendant la saison des pluies de 2024. Ce qui a entraîné un déficit hydrologique de plus de deux milliards de m3, comparé à l’année 2023. Par ailleurs, le débit interannuel communément observé pendant la période d’étiage, qui contribue à renflouer le volume d’eau dans les barrages, affiche une baisse inédite de 50%.
Aussi, une baisse de production est également observée dans la production de la centrale hydroélectrique de Memve’ele, du fait d’« un étiage particulièrement sévère », elle est passée de 200 mégawatts en novembre à 35 mégawatts aujourd’hui.