L’Agence Française de Développement (AFD) accorde une subvention de 500 000 Euros dans le cadre de l’appui à un consortium d’ONG lancées dans l’accompagnement des agriculteurs afin de promouvoir les cultures biologiques à Arusha en Tanzanie. Selon un article publié sur le site internet de l’AFD mardi 21 février, les ONG Îles de Paix, Cari, Recoda et le réseau d’agriculteurs Mviwata-Arusha ont créé un projet en trois phases, visant à développer des pratiques agro-écologiques et une agriculture biologique dans la région d’Arusha à travers un Programme d’accompagnement à la gestion durable des terres et à la transition agroécologique dans la région d’Arusha (Arutea).
La région d’Arusha est considérée, précise l’article de l’AFD, comme l’un des greniers de la Tanzanie : 40 % du PIB régional provient de la production végétale et 80 % des habitants sont employés dans ce secteur. Problème, cette agriculture est loin d’être durable : les pesticides et autres intrants chimiques sont utilisés à outrance, au point que les habitants se plaignent non seulement du goût des aliments, mais aussi de problèmes de santé, comme des douleurs abdominales ou des ulcères de l’estomac. Dès 2019, « l’appel d’Arusha » avait été signé par de nombreux chercheurs pour alerter sur les conséquences sanitaires des pesticides en Afrique.
Un constat confirmé par une étude réalisée par le Tropical Pesticides Research Institute (TPRI) et l’ONG Rikolto à Arusha : 47,5 % des échantillons de légumes testés avaient des niveaux détectables de résidus de pesticides, dont 74 % au-dessus de la limite maximale recommandée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Par ailleurs, 63 % des échantillons étaient également contaminés par au moins une souche bactérienne.
Fertilisant 100 % bio
Dans le cadre de la promotion de ces pratiques agro-écologiques et une agriculture biologique, l’approche participative a été choisie, de la création de groupes de producteurs avec leur propre gouvernance, au choix des activités mises en place sur la base des besoins exprimés, précise le texte de l’AFD.
Dans les villages de Shiboro et d’Oldonyosapuk, nichés sur les versant du Mont Meru, des parcelles de démonstration ont été créées. Dans l’une, les agriculteurs attentifs apprennent à planter des légumes en respectant les principes clés de l’agroécologie et en utilisant des pesticides naturels, tandis que dans l’autre, ils s’initient à la production du « tea manure », un fertilisant 100 % bio à base de déjections de vache.
Chaque agriculteur s’engage ensuite à partager ses connaissances avec trois autres personnes, assurant ainsi une diffusion large de ces nouvelles pratiques. Au total, le projet vise directement 1 500 producteurs dans dix villages, et 30 000 indirectement.