Les facteurs de dépréciation des devises notamment dans les pays du continent les plus intégrés au niveau mondial, comme l’Algérie, le Kenya, le Nigéria et l’Afrique du Sud sont le durcissement des conditions financières mondiales et la faiblesse de la demande extérieure, les déséquilibres macroéconomiques, les revenus limités et les faibles flux d’investissement.
Hausse de l’inflation, augmentation du coût du service de la dette et risque accru de surendettement en Afrique. Telles sont les conséquences, pour les économies africaines, de la conjoncture mondiale défavorable. Selon la Banque africaine de développement (BAD), la plupart des monnaies africaines ont perdu une valeur substantielle par rapport au dollar en 2022 en raison du resserrement de la politique monétaire aux États-Unis.
Les taux de dépréciation ont varié de 21 % au Malawi à 69 % au Soudan du Sud,
informe la BAD. La situation est particulièrement préoccupante dans les pays exportateurs de matières premières.
Le 17 février dernier en marge du 36e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, présentant le rapport intitulé Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique en 2023, l’économiste en chef et vice-président par intérim de la BAD, Kevin Urama a averti que les faiblesses monétaires des économies africaines les plus intégrées au niveau mondial, comme l’Algérie, le Kenya, le Nigéria et l’Afrique du Sud, pourraient persister en 2023.
Les principaux facteurs de dépréciation des devises sont le durcissement des conditions financières mondiales et la faiblesse de la demande extérieure, les déséquilibres macroéconomiques, les revenus limités et les faibles flux d’investissement, ainsi que l’aversion au risque politique associée aux cycles électoraux des pays,
a déclaré M. Urama.
L’économiste a ajouté que la situation budgétaire des pays africains avait déjà été mise à rude épreuve par les réponses politiques au Covid-19 et le soutien apporté aux populations vulnérables face à la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, dans un contexte d’endettement élevé et d’impacts négatifs des changements climatiques.
Malgré la conjoncture mondiale défavorable, a prévenu le vice-président par intérim de la BAD, le continent africain reste un trésor pour les investisseurs avisés. L’Afrique pourrait notamment bénéficier d’une forte demande pour ses matières premières, les pays cherchant des alternatives pour la nourriture et l’énergie en réponse aux perturbations causées par la guerre en Ukraine.