Il n’est donc pas exclu que de nouveaux partenaires fassent leur entrée dans le projet de construction de la route Ebolowa-Akom 2-Kribi longue de 179,2 km, pour un montant global de 160 milliards FCFA dans la région du Sud Cameroun.
De l’avis d’Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics du Cameroun, les négociations avec les partenaires UK Export Finance (UKEF) bailleur de fonds britannique et l’entreprise adjudicatrice ICM n’ont que trop duré, pour un projet très attendu par les populations riveraines. Les arguments évoqués par le prêteur, à savoir : la préservation de la diversité et la prise en compte du tracé de l’infrastructure qui obéit au tracé existant, ne permettent pas, selon le MINTP, d’attendre encore longtemps.
Des instructions ont donc été données au terme d’une importante concertation, le mercredi 29 mars 2023, relative au projet de construction de la route Ebolowa-Akom 2-Kribi. Il est donc désormais question de démarrer les travaux sous financement budget MINTP. Pour mettre cette mise en œuvre, une équipe, informe-t-on, travaille depuis quelques jours pour l’allotissement du projet en quatre lots ; la consultation dans le respect de la réglementation en vigueur, des entreprises et la contractualisation des meilleures, pour le démarrage des travaux au courant de cette année 2023.
Compte tenu de l’état de dégradation de certaines zones, le Mintp a prescrit le démarrage des travaux dans les zones les plus dégradées. Des mesures sont en outre en cours, pour le payement des indemnisations là où le décret est disponible. Toutes choses qui devraient permettre le démarrage du projet, tout en poursuivant des négociations en vue des financements complémentaires.
En effet, de l’évaluation faite de l’état d’avancement des négociations avec le prêteur, l’on relève que les terms sheet des échanges ont à nouveau été rejetés par le potentiel prêteur UKEF, pour des raisons liées à la protection de la biodiversité et précisément des gorilles, sur un tracé qui existe depuis les années 30. UKEF souhaite en effet que les discussions se poursuivent, allant dans le sens d’affiner les mesures de protection de la biodiversité dans les zones concernées le long du tracé.
De l’avis de Serge Mintom, représentant de l’entreprise ICM, les négociations impliquant le Minepat et la CAA sont toujours en cours avec UKEF, pour la signature de la convention de financement et que le bailleur voudrait suggérer une signature de convention en deux temps; un premier pan qui porterait sur la partie études complémentaires et prise en compte de la biodiversité, et un second volet, en rapport avec les travaux de construction de la route proprement dits.
Le représentant du Minepat à cette concertation est du même avis que le Mintp. Lui qui estime que les négociations qui ne sont pas encore à leur terme, « durent depuis deux ans ». Une conférence call était prévue le 29 mars 2023, dans le prolongement des échanges avec le bailleur. Non sans avoir exprimé l’insatisfaction de l’institution compétente en la matière, il a précisé que les négociations avec le bailleur ne laissent pas entrevoir une issue prochaine vers la signature de convention.