Le Cameroun va donc bénéficier d’un nouveau décaissement du Fonds Monétaire International (FMI), de 73,6 millions de dollars US, soit 44,5 milliards de FCFA. Cet appui budgétaire approuvé par le Conseil d’administration du FMI, le 29 juin 2023, lors de la 4e revue de son programme économique et financier triennal (2021-2024) avec le Cameroun, rentre au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC).
Avec cet autre décaissement, le montant total des appuis budgétaires du FMI en faveur du Cameroun depuis le début du programme économique et financier avec cette institution de Bretton Woods, s’élève à 225,4 milliards de FCFA.
Analysant la situation économique du pays lors de ce conseil d’administration, le FMI s’est félicité de « la reprise de l’économie camerounaise », qui « se poursuit dans un contexte de difficultés au niveau intérieur et sur le plan mondial ».
En effet, malgré les vents contraires qui soufflent sur l’économie mondiale, le FMI note que
les perspectives à moyen terme (au Cameroun) demeurent positives, sous réserve de la poursuite des réformes et d’un environnement extérieur plus favorable. La croissance prévue du PIB réel devrait atteindre 4% en 2023 et s’établir en moyenne à 4,4% à moyen terme. Cette amélioration est due à l’agro-industrie, la sylviculture, et au secteur des services, ainsi qu’à la production de gaz naturel liquéfié, qui devrait partiellement contrebalancer la baisse de la production pétrolière. L’inflation devrait redescendre en dessous de 3% à moyen terme.
Le FMI dit aussi constater que
les autorités sont déterminées à maintenir une trajectoire d’assainissement budgétaire conformément aux objectifs du programme. Les efforts visant à mobiliser les recettes intérieures non pétrolières, à améliorer l’efficacité des investissements et la gestion des finances publiques, et à éliminer progressivement les subventions aux carburants, tout en atténuant les effets sur les personnes vulnérables, permettront de créer une marge supplémentaire pour financer des investissements productifs, les dépenses sociales. En outre, les autorités sont résolues à limiter le recours aux financements non concessionnels et à éviter l’accumulation d’arriérés extérieurs et intérieurs. À cet égard, l’amélioration de la gestion de trésorerie et la limitation des dépenses engagées via des procédures exceptionnelles seront également cruciales.
Néanmoins, relève le FMI,
les résultats obtenus par le Cameroun dans le cadre du programme sont mitigés. Le critère de réalisation quantitatif relatif à l’accumulation d’arriérés extérieurs a encore connu des dépassements mineurs et provisoires au début de l’année 2023, et à plusieurs reprises, trois des cinq objectifs indicatifs du programme n’ont pas été atteints. Si le rythme des réformes structurelles demeure lent, les autorités ont fait des progrès louables dans certains domaines essentiels comme la gouvernance et l’administration des revenus. La poursuite de la mise en œuvre de mesures correctives sera indispensable pour atteindre les objectifs manqués et accélérer les réformes,
de l’avis de Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI et président du Conseil d’administration par intérim.
Le FMI indique que
afin de libérer l’immense potentiel de croissance du Cameroun, il convient d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles. Les mesures visant à stimuler la croissance tirée par le secteur privé, notamment le lancement de la stratégie d’inclusion financière, ainsi que les récentes mesures pour améliorer la gouvernance, en particulier le lancement d’un vaste diagnostic de la gouvernance économique et le projet de renforcement de la Chambre des comptes de la Cour suprême (…) Des mesures additionnelles sont nécessaires pour améliorer le climat des affaires, notamment pour renforcer la stabilité du secteur financier et favoriser l’inclusion. De telles mesures devraient être accompagnées d’actions visant à renforcer la gouvernance, la transparence et le cadre de lutte contre la corruption, notamment en remédiant aux lacunes identifiées en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) soulignées par le Groupe d’action financière (GAFI).