A fin juin 2023, en moyenne annuelle, le taux d’inflation se situe à 6,6 % au niveau sous régional, au-dessus de la norme communautaire qui est de 3%, selon la Commission de la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) qui vient de publier au mois d’août 2023, à travers son Département de la politique monétaire et financière, les notes régionales portant sur l’inflation en zone Cémac, pour l’année 2022 et pour le premier trimestre de l’année 2023.
En rythme mensuel, l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) a évolué à la hausse dans les différents États membres de la Cémac à l’exception de la République centrafricaine et de la Guinée équatoriale où le niveau général des prix a baissé en comparaison à son niveau du mois de mai respectivement de 0,5 % et 0,9 %. Les variations mensuelles sont de 0,6 % au Cameroun, 1,0 % au Congo, 0,3 % au Gabon et 0,6 % au Tchad.
Comparé à son niveau de juin 2022, l’indice a connu une augmentation de 5,7%. Le taux d’inflation en moyenne annuelle s’est établi à 6,6%, dépassant ainsi le seuil communautaire de 3,0% dans tous les États membres. En ordre décroissant, les taux d’inflation en moyenne annuelle sont de 7,7% au Cameroun, 7,5% au Tchad, 5,5% en RCA, 5,1% au Gabon, 4,2% en Guinée Equatoriale et 3,4% au Congo.
L’inflation est davantage attribuable à des facteurs locaux. En effet, l’augmentation est plus marquée pour les produits locaux, dont les prix ont augmenté de 7,7%, que pour les produits importés, dont les prix ont connu une hausse relativement moins importante de 6,1%. L’analyse suivant la volatilité des produits indique que l’augmentation des prix est principalement due à la progression des prix des produits frais (produits volatiles), qui ont flambé de 10,0%.
Par ailleurs, les niveaux de prix ont augmenté de 4,6% pour l’énergie et de 5,3% en excluant les produits frais et l’énergie. La hausse des prix dans la sous-région est principalement attribuable à la composante «produits alimentaires et boissons non alcoolisées » qui a enregistré une augmentation de 10,8% mais aussi dans une moindre mesure à la composante « transport », où les prix ont progressé de 7,0%. De même, l’augmentation des prix dans certaines catégories de consommation, telles que les biens et services liés au « logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles » ainsi que les « restaurants et hôtels », les « articles d’habillement et chaussures » et les « meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer », a également contribué à la hausse des prix.
En dépit des mesures d’encadrement des prix, le durcissement des conditions monétaires par la Banque centrale et l’atonie de la demande, les prix ont continué à augmenter, tirés entre autres par les chocs climatiques, le renchérissement des prix des engrais, la dépréciation de l’euro par rapport au dollar américain et les effets négatifs de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Cette tendance haussière de l’inflation s’est confirmée au premier trimestre 2023, et se poursuivra toute l’année, contrairement à la plupart des pays dans le monde.
Après I’ensemble des mesures prises par les États et la Banque centrale, conjuguées à la décélération des prix au niveau mondial, les premiers signes d’un essoufflement des tensions inflationnistes s’observeraient à moyen terme.
Ainsi, après le pic de 6,6 % qui sera probablement atteint au deuxième trimestre 2023, I ‘inflation en moyenne annuelle dans la Cémac devrait commencer sa décélération pour revenir autour de la norme communautaire de 3 % courant 2024.