Placé sous le thème : « Les BRICS et l’Afrique : Partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif », le premier sommet des BRICS organisé en présentiel depuis la pandémie de COVID-19 et les restrictions de voyage qui ont suivi s’est achevé par un communiqué final. Lequel, a indiqué Cyril Ramaphosa, le président en exercice des BRICS
reflète les messages clés des BRICS sur des questions d’importance économique, financière et politique mondiales. Cela démontre les valeurs partagées et les intérêts communs qui sous-tendent notre coopération mutuellement bénéfique en tant que cinq pays BRICS.
Alors que le bloc s’appuie sur 15 années d’échanges, de coopération et d’entente, les dirigeants se sont donc engagés à renforcer le cadre de coopération mutuellement bénéfique des BRICS sous les trois piliers de la coopération politique et sécuritaire, économique et financière, culturelle et populaire
cet effet, le bloc s’est engagé à renforcer son partenariat stratégique au profit de sa population à travers la promotion de la paix, d’un ordre international plus représentatif et plus juste, d’un système multilatéral revigoré et réformé, du développement durable et d’une croissance inclusive.
Partenariat pour un multilatéralisme inclusif
En faveur d’un monde multipolaire, les BRICS ont plaidé pour la réforme de l’ONU et ont appelé àune représentation accrue des pays en développement au Conseil de sécurité de l’ONU.
Nous réitérons notre engagement en faveur d’un multilatéralisme inclusif et du respect du droit international, y compris des buts et principes consacrés dans la Charte des Nations Unies (ONU) comme pierre angulaire indispensable,
peut-on lire dans déclaration de Johannesburg II.
Se positionnant sur les conflits que connaît le monde, le groupe politico-économique affirme son engagement pour la résolution pacifique des conflits au Niger, en Libye et au Soudan sur la base de la médiation de l’ONU et de l’Union africaine. Ils soutiennent également les aspirations du Brésil, de l’Inde et de l’Afrique du Sud à jouer un rôle plus important au Conseil de sécurité de l’ONU.
Aussi, les BRICS ont exprimé leur inquiétude face au recours à des mesures coercitives unilatérales, incompatibles avec les principes de la Charte de l’ONU et produisant des effets négatifs notamment dans le monde en développement.
Nous réitérons notre engagement à renforcer et à améliorer la gouvernance mondiale en promouvant un système international et multilatéral plus agile, efficace, efficient, représentatif, démocratique et responsable,
ont-ils noté dans la déclaration.
Nous appelons à une plus grande représentation des marchés émergents et des pays en développement dans les organisations internationales et les forums multilatéraux dans lesquels ils jouent un rôle important. Nous appelons également à accroître le rôle et la part des femmes des pays en développement émergents à différents niveaux de responsabilité dans les organisations internationales,
ajoute le document.
La monnaie
Concernant la monnaie, les dirigeants des BRICS ont souligné qu’ils étaient prêts à explorer les possibilités d’améliorer la stabilité, la fiabilité et l’équité de l’architecture financière mondiale. Pour cela, ils envisagent de créer une monnaie de transaction entre les pays membre de ce groupe. Ils ont par ailleurs dit reconnaitre les avantages généralisés de systèmes de paiement rapides, peu coûteux, transparents, sûrs et inclusifs.
Ainsi, ils ont convenu de charger les ministres des Finances des BRICS et ou les gouverneurs des banques centrales, selon le cas, d’examiner la question des monnaies locales, des instruments et des plateformes de paiement et de faire rapport aux dirigeants des BRICS d’ici le prochain sommet.
Nous attendons avec impatience le rapport du Groupe de travail sur les paiements des BRICS (BPTF) sur la cartographie des différents éléments de la feuille de route du G20 sur les paiements transfrontaliers dans les pays des BRICS. Nous saluons le partage d’expériences des membres des BRICS sur les infrastructures de paiement, y compris l’interconnexion des systèmes de paiement transfrontaliers. Et nous encourageons également le renforcement des réseaux de correspondants bancaires entre les pays BRICS et la possibilité de règlements dans les monnaies locales. Nous chargeons nos ministres des Finances et/ou gouverneurs des banques centrales, selon le cas, d’examiner la question des monnaies locales, des instruments et des plateformes de paiement,
ont déclaré les dirigeants.
In fine, les dirigeants des BRICS ont décidé d’élargir le groupe à six nouveaux membres à compter du 1er janvier 2024, notamment : l’Argentine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Iran, l’Arabie Saoudite et les Emirats-arabes unis.
Un capital autorisé de 100 milliards de dollars
Les BRICS ont une population totale estimée à environ 3,21 milliards d’habitants, soit environ 41,5 % de la population mondiale. Le bloc des BRICS a contribué à 31,5 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2022.
Les instruments de coopération des BRICS comprennent la Nouvelle Banque de développement (NBD), créée en 2014 pour financer des projets d’infrastructure et de développement durable dans les pays émergents et en développement. Selon une étude du Cabinet Strategies! basé à Douala, au Cameroun, la NBD dispose d’un capital initial de 50 milliards de dollars et d’un capital autorisé de 100 milliards de dollars. Son siège est à Shanghai.
Le mécanisme contingent de réserves (MCR) a été lancé, lui, en 2015, pour fournir une assistance financière aux pays membres en cas de difficultés liées à la balance des paiements. Le MCR dispose d’un fonds commun de 100 milliards de dollars, dont la Chine contribue à hauteur de 41 milliards, le Brésil, la Russie et l’Inde à hauteur de 18 milliards chacun, et l’Afrique du Sud à hauteur de 5 milliards, selon les données du Cabinet Strategies!.
Le réseau universitaire des BRICS (NUB), créé en 2015 pour favoriser la coopération académique et la mobilité des étudiants et des chercheurs entre les pays membres. Le NUB comprend sept domaines thématiques : économie, changement climatique et énergie verte, sécurité alimentaire et agriculture, santé publique et médecine traditionnelle, sciences sociales et humanités, technologies de l’information et communication, et sécurité internationale.
Poids démographique : 41 % de la population mondiale
Malgré leur poids démographique (41 % de la population mondiale), les Brics ne disposent actuellement que de 15 % des droits de vote à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI). « Un déséquilibre qu’ils entendent corriger au regard de leur importance grandissante sur la scène internationale », note l’étude du cabinet Strategies !.
L’expansion des flux commerciaux et d’investissement entre les BRICS et l’Afrique ont augmenté de manière significative au cours de la dernière décennie. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le volume total des échanges commerciaux entre les BRICS et l’Afrique a atteint 340 milliards de dollars en 2019, contre 150 milliards de dollars en 2010.
De même, le stock total d’investissements directs étrangers (IDE) des BRICS vers l’Afrique a atteint 194 milliards de dollars en 2019, contre 66 milliards de dollars en 2010.