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Namibie : 11 milliards de barils de pétrole à exploiter dès 2028 pour doubler le PIB du pays d’ici 2040

Depuis le 23 août 2023, le gouvernement de ce pays de l’Afrique australe de 2 millions d’habitants et les autorités en charge du secteur énergétique se frottent les mains suite à la confirmation d’énormes gisements de produits hydrocarbures, en l’occurrence le pétrole. Le pays jusque-là privé de ce type de ressources, pourrait rejoindre le top 15 des producteurs de l’or noir dès 2035 et gagner annuellement jusqu’à 3,5 milliards de dollars de redevances et de taxes issus de l’exportation de sa manne pétrolière dès le début de l’exploitation en 2028.

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Si les prévisions viennent à se concrétiser, la Namibie pourrait, d’ici 2035, rejoindre le club très fermé des 15 pays producteurs de l’or noir et partant, voir son produit intérieur brut (PIB) doubler dès 2040 pour atteindre 37 milliards de dollars. Le PIB du pays était d’un peu plus de 12 milliards de dollars en 2022.

Cet exploit résulte de la découverte récente d’énormes gisements de pétrole au large de ce pays côtier de l’Afrique australe, situé dans la région désertique du Kalahari, jusque-là dépourvu d’hydrocarbures et de gaz notamment.

Ces bonnes nouvelles ont été annoncées le 23 août dernier par la société pétrolière namibienne NAMCOR. Dans le même temps, l’entreprise à capitaux publics révélait les données préliminaires des puits pétroliers découverts au large de la Namibie.

Le potentiel des découvertes est pour le moment estimé à 11 milliards de barils mais, préviennent la NAMCOR ainsi que les autorités namibiennes du secteur énergétique, des évaluations supplémentaires devront être réalisées pour établir la qualité, la taille et la viabilité du réservoir et, ce faisant, confirmer ces estimations qui pour le moment sont provisoires.

Sur le plan technique, les découvertes sont à mettre à l’actif de plusieurs compagnies opérationnelles dans le pays depuis quelques années. En l’occurrence les géants anglo-néerlandais Shell et Qatar Energy, le Français TotalEnergies. Mais aussi Chevron, ExxonMobil et Galp Energia.

Entre 2021 et 2023, Shell et TotalEnergies ont réalisé des recherches fructueuses qui ont permis d’établir l’existence de trois puits d’hydrocarbures dans les eaux namibiennes. Des champs contenant chacun des milliards de barils de pétrole.

La fin des doutes sur le potentiel de la Namibie en pétrole

Si jusqu’à l’année dernière l’on en était qu’à des estimations et des spéculations plus ou moins fondées, les quantités se précisent désormais. On sait par exemple que le puits Venus-1X de Total Energies contient 5,1 milliards de barils de pétrole et pourrait être l’une des plus importantes découvertes dans le secteur des hydrocarbures en Afrique subsaharienne ces dernières décennies.

Le puits de Shell, Graff-1X contient quant à lui 2,28 milliards. Pas si éloigné du potentiel du puits Jonker-1X, qui compte 2,5 milliards de barils de pétrole. Selon la société namibienne, citée par des médias occidentaux, dont Reuters,

les premières estimations montrent que Graff et Venus ont le potentiel de presque doubler le PIB namibien d’ici 2040, pour atteindre près de 37 milliards de dollars.

La société d’État détient 10 % dans ces découvertes.

En février 2022, Shell et TotalEnergies annonçaient déjà la découverte de trois champs pétroliers dans les eaux namibiennes, sans en préciser les estimations. A lui tout seul, le champ Vénus1-X situé dans le bloc namibien offshore 2913 B, était crédité d’un potentiel de 3 milliards de barils d’hydrocarbures, pétrole et gaz associés, à en croire TotalEnergies qui en a fait la découverte.

Un potentiel de loin supérieur aux quantités découvertes par la major pétrolière française dans les puits Girassol et Dalia dans le bloc 17 en Angola, et celles des champs Akpo et Egina au Nigéria.

Nous espérons que cette découverte mettra fin aux doutes sur le potentiel en hydrocarbures de la Namibie et ouvre une nouvelle page pour la prospérité future du pays,

s’en était ému le directeur général de NAMCOR, Immanuel Mulunga, cité à l’an dernier dans un communiqué.

13 milliards US à investir et plus de 3,5 milliards US de redevances et de taxes annelles à générer

L’an dernier, les quantités impressionnantes des découvertes avaient fait dire à la société de conseil en énergie Wood Mackenzie, que « Venus établit la position de la Namibie en tant que prochain point chaud de l’exploration en eaux profondes ».

L’expert en énergie indiquait en outre que le pays d’environ 2 millions d’âmes pourrait, grâce à cette découverte, se retrouver parmi les plus grands pays producteurs d’or noir d’Afrique subsaharienne dès 2028. Or, c’est justement dès 2028 que devrait débuter l’exploitation du champ de Venus, affirmait Wood Mackenzie, de l’avis duquel « le potentiel d’exploration au-delà de Venus est tout aussi intéressant ».

Car en effet, les chances de succès sur d’autres prospects voisins du prospect Venus-1X, à l’instar de Venus West, situé sur la même structure géologique, étaient alors qualifiées de grandes.

Cependant, les exploitants du puits Venus-1X pourraient se voir confrontés à de nombreux défis liés aux conditions météorologiques au-dessus dudit bloc et à la profondeur du gisement, prévenait déjà l’expert Wood Mackenzie en 2022.

L’investissement prévisionnel pour l’exploitation des 35 puits de ce bloc, est estimé à plus de 13 milliards de dollars. Pour la phase initiale d’exploitation de ce gisement, la société TotalEnergies prévoit une production d’environ 250 000 barils par jour.

A terme, l’exploitation des champs Venus et Graff (découvert par Shell), pourrait générer chaque année à la Namibie plus de 3,5 milliards de dollars issus de redevances et de taxes. C’est depuis 2014 que le gouvernement namibien avait annoncé l’arrivée de multinationales du secteur énergétique pour effectuer des prospections pétrolières off-shore.

La Namibie signataire des accords de Paris sur la dépollution

Cependant, il se pose toujours un problème crucial qui fait déjà jaser. La Namibie est signataire des accords de Paris, qu’elle a ratifiés le 21 septembre 2016, soit tout juste cinq mois après sa signature.

Ce traité international juridiquement contraignant adopté le 12 décembre 2015 dans la capitale française par 196 Parties, lors de la 21ème session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations-Unies sur les changements climatiques, est entré en vigueur depuis le 04 novembre 2016.

Il a pour objectif, d’une part, de « maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels », et, d’autre part, de poursuivre les efforts « pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels ». 

Les engagements pris ces dernières années par la Namibie en faveur du développement de son énorme potentiel solaire (1er rang mondial loin devant l’Egypte, 4ème mondial) dont dispose ce pays, s’inscrit dans cette logique. Sauf que ces mesures ont été préconisées quand la Namibie n’avait pas encore réalisé les curieuses découvertes.

Au stade actuel, le pays devrait choisir entre le principe de la dépollution de l’atmosphère terrestre, auquel il a adhéré, et l’impératif de poursuivre son industrialisation et son développement économique grâce à l’exploitation et l’exportation des énergies fossiles non renouvelables comme le pétrole.

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