L’économiste camerounais Christian Ebeke, qui aura 40 ans le 3 novembre prochain, s’apprête à enfiler le costume de représentant résidant du Fonds monétaire international (FMI) au Nigeria. Tout juste nommé a cette importante et prestigieuse fonction, c’est au mois d’octobre prochain qu’il prendra effectivement en charge les rênes du bureau du FMI dans l’une des économies les plus puissantes d’Afrique.
Réaction émue du haut fonctionnaire sur son compte Twitter :
Une nouvelle aventure, de nouvelles responsabilités lourdes et des leçons que je tirerai pour mon beau pays, le Cameroun.
Qui est donc Christian Ebeke ?
Mon parcours est assez simple. J’ai obtenu mon diplôme d’études approfondies (DEA) au Cameroun en 2007 avant de m’envoler pour la France où j’ai obtenu un master recherche en économie du développement (en 2008) et mon doctorat en économie (en 2011) à l’Université d’Auvergne, à Clermont Ferrand. C’est pendant mes études doctorales en France que j’ai pu effectuer un stage au FMI et ensuite j’ai rejoint en 2011 définitivement le FMI pour y faire carrière,
raconte l’économiste, dans une publication de la Béac.
Avant d’être propulsé représentant résident du FMI au Nigeria, Christian Ebeke était chef de division adjoint en charge des politiques macroéconomiques au département de la stratégie du FMI, où il avait été nommé en juin 2022.
Auparavant, il avait été représentant résident adjoint du FMI auprès de l’Union européenne, économiste en charge de la zone euro et de la Pologne.
Christian Ebeke se définit comme un passionné de lecture, d’économie, surtout d’économie empirique rigoureuse et innovatrice. Une envie assumée d’explorer des axes nouveaux et de proposer aux décideurs politiques quelque chose de frais et surtout d’utile :
Tout au long de mon parcours d’économiste, je me suis attelé à répondre à des questions pratiques, qui sont d’intérêt pour les décideurs politiques, en insistant toujours sur la rigueur analytique. Autant un médecin s’efforce d’utiliser toute l’information dont il dispose pour un diagnostic et traitement appropriés, autant nous économistes, avons le devoir moral de proposer des travaux et recommandations de qualité, étant donné l’impact potentiel de nos recommandations sur la vie des populations. Il est donc impératif que les jeunes qui s’intéressent à l’économie gardent ceci à l’esprit,
recommande Christian Ebeke.
Dans un ouvrage auquel il a contribué, portant sur l’évaluation des programmes entre les pays à faibles revenus et le FMI au cours des 30 dernières années, il propose une analyse de l’impact de ces programmes.
Généralement, les programmes sont proposés sur demande des Etats membres, malheureusement lorsque la situation macroéconomique et sociale s’est fortement détériorée,
observe-t-il.
Comme prêchant pour sa propre chapelle, l’analyste démontre que les programmes jouent en général un rôle positif sur la croissance de long-terme et la réduction de la pauvreté, à travers l’assainissement des finances publiques, l’amélioration de la qualité de la dépense publique, la réduction des déficits extérieurs, et le retour de la confiance des partenaires économiques.
Bien plus encore, ces programmes permettent en général d’améliorer la qualité de la gouvernance dans les pays,
soutient-il alors.