Le groupe italien s’efforce de réduire sa dépendance au pétrole et veut mettre davantage l’accent sur le gaz naturel et les combustibles non fossiles.
L’objectif au fond, revendiqué par ENI, est de multiplier les « alliances stratégiques » à même de garantir à l’Italie et à l’Europe d’autres sources d’approvisionnement, dans un contexte de dépendance au gaz russe.
Dans un communiqué rendu public ce lundi 4 septembre 2023, le groupe italien ENI, anciennement AGIP, société créée en 1926 afin de favoriser le développement industriel de l’Italie et assurer son approvisionnement énergétique a signé un accord pour la vente de son unité dénommée Nigerian Agip Oil Company (NAOC) à la société nigériane Oando PLC.
Une filiale entièrement détenue par ENI et axée sur l’exploration et la production onshore pétrolières et gazières au Nigeria, ainsi que la production d’électricité.
Après cette vente, « qui est soumise à l’autorisation des autorités locales et réglementaires », précise-t-on, ENI conservera la participation de 5 % de NAOC dans la coentreprise Shell Production Development Company (SPDC) exploitée par Shell, a ajouté le communiqué publié par le groupe, sans fournir toutefois les détails financiers de l’accord.
De même, après la finalisation de la transaction avec Oando PLC, ENI maintiendra sa présence au Nigeria à travers Nigerian Agip Exploration (NAE) et Agip Energy and Natural Resources (AENR). La communication du groupe italien précise que cette transaction est conforme au plan Eni 2023-2026.
Le groupe s’efforce ainsi de réduire sa dépendance à l’égard du pétrole et veut mettre davantage l’accent sur le gaz naturel et les combustibles non fossiles. ENI a récemment présenté des plans visant à générer 1,1 milliard de dollars de recettes nettes grâce à une combinaison de ventes d’actifs et d’acquisitions entre 2023 et 2026. Une nouvelle orientation matérialisée par la cession d’une partie de ses actifs pétroliers.
L’agence Ecofin rappelle à ce sujet la vente, le mois dernier, de certains des actifs d’ENI au Congo et son plan d’acquisition de Neptune Energy matérialisant l’approche de mettre davantage l’accent sur le gaz naturel et les combustibles non fossiles.
Selon des documents officiels d’ENI, indiquent nos confrères, l’acquisition de Neptune Energy contribuerait à réduire l’intensité moyenne en carbone d’Eni, puisque Neptune est plus active sur le gaz naturel.
20 milliards de mètres cubes de gaz livrés annuellement par la Russie à l’Italie
L’objectif de multiplier les « alliances stratégiques » à même de garantir à l’Italie et à l’Europe d’autres sources d’approvisionnement, dans un contexte de dépendance au gaz russe reste toujours très prégnant.
De fait, les initiatives sont conçues pour fournir, d’ici à 2025, jusqu’à la totalité des 20 milliards de mètres cubes de gaz livrés annuellement par la Russie à l’Italie,
souligne un article publié en août 2022 par Jeune Afrique qui présente effectivement le Congo, comme un levier majeur du plan d’ENI pour s’affranchir du gaz russe. La signature d’un accord entre ENI et le Congo pour l’exportation de près de 4,5 milliards de tonnes de mètres cubes de gaz est l’illustration des alliances stratégiques revendiquées par le groupe énergétique italien avec un démarrage prévu en 2023 et une capacité estimée à plus de 3 millions de tonnes/an.
Dans la même veine, annoncé le 19 juillet 2022, le contrat de partage de production signé entre le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach avec les majors italienne ENI, américaine Occidental et française TotalEnergies, pour une valeur de quatre milliards de dollars.
Ce contrat, d’une durée de 25 ans, porte sur l‘exploitation des gisements gaziers et pétroliers du bassin de Berkine, au sud-est de l’Algérie.