Apporter la rigueur reconnue dans la gestion de la banque à l’usine de transformation de cacao. C’est sans doute le challenge attendu de la nouvelle directrice générale d’Atlantic Cocoa, une usine de transformation de cacao lancée en 2020 dans la zone industrialo-portuaire de Kribi, dans la région du Sud du Cameroun, par le milliardaire ivoirien Kone Dossongui.
En effet, après 05 ans passés à la tête d’Orabank Bénin, Josiane Tchoungui vient d’atterrir à la direction générale d’Atlantic Cocoa. Premier dirigeant de nationalité camerounaise à prendre les rênes de cette unité industrielle, dotée d’une capacité de transformation annuelle de 48 000 tonnes de fèves de cacao, extensibles à 64 000 tonnes, Josiane Tchoungui remplace l’Ivoirien, Pierre Ouattara.
De bonnes sources, la nouvelle promue n’arrive pas en terrain inconnu, dans la mesure où elle connaît très bien ce projet, pour lequel, elle aura participé au financement, au moment où elle occupait le poste de directrice générale adjointe de BGFI Cameroun.
Atlantic Cocoa s’attache ainsi les services d’une banquière camerounaise chevronnée, qui vient à peine de quitter son poste de directrice générale de la filiale béninoise du groupe bancaire panafricain Orabank. Elle y sera restée 5 ans, après ses passages à d’importants postes de responsabilité dans les filiales camerounaises de BGFI, Ecobank et Standard Chartered Bank.
Mutation pour l’agro-industrie
La banquière camerounaise, qui opère ainsi une mutation pour l’agro-industrie, activité qui la passionne, selon les confidences de ses proches, arrive cependant dans un secteur encore dominé par les exportations de fèves. Ceci, malgré l’installation de broyeurs industriels dotés d’importantes capacités de transformation.
Josiane Salomé Tchoungui née Aboudi, apprend-t-on, a connu une ascension fulgurante dès son entrée au sein d’Orabank Bénin en 2018. A peine est-elle arrivée au sein d’Oragroup, groupe bancaire présent en Afrique de l’Ouest, qu’elle était déjà propulsée au sommet, en tant que directrice générale d’Orabank Bénin.
Dotée d’une grande expérience acquise au cours de ces précédentes fonctions, cette mère d’enfants a eu la lourde charge de booster les activités de cette banque en Afrique. Elle qui, bien avant sa nomination, était directrice générale adjointe de Bgfi Bank Cameroun. Et, les résultats vont parler d’eux-mêmes : Orabank, sous la direction de Josiane Salomé Tchoungui, va connaitre de meilleures performances.
Son total bilan passera de 292,6 milliards de Fcfa en 2019, à 375,4 milliards de Fcfa en 2020 et 470,1 milliards de Fcfa en 2021 d’après le rapport de la banque consulté par LFA. Egalement, son résultat net passera de 457 millions de Fcfa en 2019 à 3,6 milliards de Fcfa en 2021, tandis que la rentabilité moyenne des fonds propres passera respectivement de 2,29% en 2019, à 5% en 2021. Et, ses placements et investissements étant également en hausse de 22% entre 2020 et 2021.
C’est un autre défi qui attend Josiane Tchoungui à Atlantic Cocoa. L’usine, qui a coûté un peu plus de 40 milliards FCFA, est une filiale d’Atlantic Financial Group de l’homme d’affaires ivoirien Koné Dossongui. Afin de doper la transformation locale des fèves, si chère aussi bien à l’interprofession cacao-café qu’aux pouvoirs publics camerounais, l’ancienne étudiante de l’Université catholique d’Afrique centrale, à Yaoundé, et de la London Business school, à Londres, devra densifier la collecte de la matière première.
Et maîtriser ses coûts de production, dans un contexte d’augmentation généralisée des coûts de l’énergie (électricité, gaz industriel, gasoil, etc.). Lancée en 2018, Atlantic Cocoa est le fruit des ambitions du fondateur d’Atlantic Group pour s’imposer dans une filière portée depuis plusieurs années par un marché en croissance et par une volonté des États africains de renforcer localement leur taux de transformation. Au total, pour peser face aux géants du secteur (Barry Callebaut, Cargill..) et aux autres opérateurs, l’entrepreneur ivoirien a investi une centaine de millions d’euros depuis cinq ans dans ses unités de traitement.
Un parcours exceptionnel
Après l’obtention de son baccalauréat, Josiane Salomé Tchoungu s’inscrit à l’Université catholique d’Afrique centrale (Ucac). C’est de là qu’elle obtient une Maîtrise en Economie et management en 1995. L’année qui suit, elle s’envole pour la France notamment à Lille, elle est diplômée cette fois en Banque et finance.
C’est alors qu’elle entre dans le monde professionnel. Elle est d’abord recrutée pendant plus de trois ans comme directrice financière à Parpharm Agro-Industries. Elle va occuper le même poste quelques années après à la Poissonnerie populaire.
Elle intègre le groupe Ecobank en 2006. Elle va servir comme responsable risque à Ecobank Cameroun. Elle quitte la banque en 2008 pour une autre, à savoir : Standard Chartered Bank Cameroun. En juillet 2009 à la suite des changements internes, elle devient Associate director.
Mais, ce sera de courte durée, puisqu’elle va rejoindre le groupe Bgfi Bank en 2010. De directrice des affaires juridiques en charge du service des crédits au sein de la filiale camerounaise de Bgfi Bank, elle sera nommée directrice générale adjointe en septembre 2013. Poste qu’elle quitte en septembre 2018.