Le « Climate Policy Initiative 4 » indique que sur un engagement de 390,5 millions USD pour le financement climatique au Cameroun, 2,6% seulement proviennent du secteur privé.
La contribution du secteur privé au financement des actions climatiques en Afrique est négligeable, selon la Banque africaine de développement, le secteur privé pourrait apporter d’importantes ressources additionnelles aux pays africains afin de les aider à atteindre leurs objectifs nationaux de réduction des émissions et d’adaptation aux impacts des changements climatiques.
Le coût total des investissements pour atteindre les objectifs de l’action climatique en 2030 s’élève à 57 640 millions USD, selon la Contribution déterminée au niveau national (CDN) actualisée du Cameroun. Pour le « Climate Policy Initiative », ce montant est estimé à 60 293,1 millions USD avec un écart de financement par rapport au secteur privé de l’ordre 5 019,2 millions USD.
Le Cameroun a déjà mobilisé 162,35 millions USD. Cependant, ce montant est insuffisant par rapport aux besoins. Une contribution du secteur privé au financement de la croissance verte s’avère nécessaire au regard des défis et des montants à mobiliser. Les besoins financiers par secteur entre 2020 et 2030 sont ainsi répartis : agriculture 29,03%, énergie 55,55%, déchets 11,54%, foresterie 3,89%.
Le rapport thématique pays 2023 du Cameroun, produit par la Banque africaine de développement (BAD), publié sur le site de la Banque le 28 septembre 2023, analyse le rôle du secteur privé dans le financement du climat et la croissance verte. Il s’agit de voir dans quelle mesure mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte.
La mobilisation de fonds d’investissement ou le recours à des mécanismes de financement relevant du secteur privé constitue une des réponses face à ces défis environnementaux et une réelle opportunité pour tous les pays africains d’y faire face,
note le rapport de la BAD, sous la direction du chef économiste, Kevin C. Urama, vice-président en charge de la gouvernance économique et de la gestion des connaissances.
Programmes de reboisement
Le Cameroun, selon le rapport de la BAD, aura besoin d’investir dans un certain nombre de secteurs importants qui favoriseraient la croissance verte et l’action climatique. On peut citer à titre d’exemple : la transition énergétique ; les technologies propres dans les secteurs énergétiques ; agricoles ; industriels ; des déchets et autres, les programmes de reboisement et de gestion durable des forêts.
Concrètement, recommande le rapport, il s’agit pour le secteur privé, d’investissements dans les énergies renouvelables. Le Cameroun dispose d’un important potentiel en énergies renouvelables, notamment l’hydroélectricité, l’énergie solaire et éolienne. Le secteur privé aura besoin d’investir dans ces sources d’énergie pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles et augmenter la production d’énergie propre.
Des opportunités d’investissements aussi dans l’efficacité énergétique. Le secteur privé devra également investir dans des technologies et pratiques permettant de réduire la consommation d’énergie et d’améliorer l’efficacité énergétique de leurs activités.
Transports en commun électriques
La mobilisation du secteur privé dans le financement du climat et la croissance verte peut s’orienter vers des investissements dans les transports durables. Le secteur privé devra investir dans des infrastructures de transport durables, telles que les transports en commun électriques, les véhicules électriques et les infrastructures de recharge.
Le rapport thématique pays, produit par la Banque africaine de développement recommande aussi l’investissement dans l’agriculture durable au Cameroun.
Le secteur privé devra également investir dans des pratiques agricoles durables réduisant l’impact environnemental de l’agriculture et améliorant les rendements,
conseillent les experts de la BAD.
Enfin, la Banque africaine de développement pointe l’investissement dans les technologies propres. Le secteur privé devra investir dans des technologies permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de minimiser les impacts environnementaux de leurs activités.
Pour financer tous ces investissements, le secteur privé pourra bénéficier de financements provenant des banques, des fonds d’investissements, des subventions gouvernementales, ainsi que de crédits d’impôt pour les investissements verts.
Importantes ressources additionnelles
La contribution du secteur privé au financement des actions climatiques en Afrique est négligeable en dépit d’un potentiel considérable. Selon la Banque africaine de développement, le secteur privé pourrait apporter d’importantes ressources additionnelles aux pays africains afin de les aider à atteindre leurs objectifs nationaux de réduction des émissions et d’adaptation aux impacts des changements climatiques.
Le financement des actions climatiques et de la croissance verte par le secteur privé camerounais, apprend-on, est encore faible et nettement inférieur à la moyenne africaine. La quasi-totalité des financements climatiques reçus par le Cameroun en 2019 et 2020 provient de sources publiques (environ 97,4%), notamment des institutions multilatérales de financement du développement (environ 77,2%).
Les gouvernements constituent la seconde source de financement de l’action climatique au Cameroun (y compris ceux des donateurs) (17,7%). Le « Climate Policy Initiative 4 », indique que sur un engagement de 390,5 millions USD pour le financement climatique au Cameroun, 2,6% seulement proviennent du secteur privé (aussi bien international que national).