La société chinoise MMG Ltd a déclaré ce mardi 21 novembre, rapporte l’agence de presse Reuters, qu’elle avait conclu un accord d’achat d’actions d’une valeur de 1,88 milliard de dollars US pour prendre le contrôle de Cuprous Capital, la société mère de la mine de cuivre Khoemacau au Botswana.
Le président de MMG, dans un communiqué cité par nos confrères ce mardi, explique l’intérêt d’un tel investissement :
L’acquisition de la mine de Khoemacau est une étape importante dans la réalisation de notre vision, qui est de créer une société minière internationale de premier plan pour un avenir à faible émission de carbone, et elle créera une valeur significative à long terme pour nos actionnaires,
a déclaré Jiqing Xu.
Hausse de la demande du cuivre
Dans le contexte d’une hausse de la demande pour ce métal nécessaire à la transition vers les énergies vertes, MMG est à la recherche d’actifs dans le secteur du cuivre depuis plus d’un an. Il faut dire que l’opération d’acquisition des actions de Cuprous Capital reste en attente de l’approbation des organismes de réglementation en Chine et au Botswana.
MMG a déclaré qu’elle s’attendait à ce que l’opération soit finalisée au cours du premier semestre 2024 et qu’elle satisferait à la contrepartie ou à toute exigence de financement de Cuprous Capital en obtenant une combinaison de prêt d’actionnaire et de financement par des tiers. Macquarie Capital et Citigroup ont agi en tant que conseillers financiers conjoints de MMG dans le cadre de l’opération.
Les compagnies minières et les analystes convergent sur le rôle crucial du cuivre dans la réussite de la transition énergétique qui entrainera une hausse de sa demande et éventuellement de son prix. La demande mondiale augmente aussi pour des applications dans les panneaux solaires.
51 à 56 kg de cuivre en moyenne par véhicule électrique
Même si d’aucuns prédisent que les constructeurs automobiles devraient utiliser moins de cuivre dans les véhicules électriques à l’avenir, les estimations de besoins resteront néanmoins élevés soit 51 à 56 kg de cuivre en moyenne par véhicule électrique entre 2023 et 2030, contre 65 à 66 kg inscrits dans les précédentes estimations pour la même période. Goldman Sachs table pour sa part sur une consommation moyenne de 65 kg de cuivre par véhicule d’ici 2030, contre 73 kg l’année dernière.
Les fonderies chinoises, premier consommateur mondial de cuivre raffiné, ont de plus en plus de mal à se procurer des concentrés de cuivre, car elles ont augmenté leur capacité de production ces dernières années dans un contexte global de ralentissement de la croissance de la production minière.
De fait, en 2006, la Chine est devenue le plus gros consommateur de cuivre raffiné (elle en consomme six fois plus qu’elle ne produit), devançant désormais les États-Unis, que suivent l’Allemagne, le Japon, l’Italie, la Corée du Nord et la France.
L’un des plus grands gisements de cuivre d’Afrique
Début septembre dernier, Invest-Time annonçait que les offres s’empilaient pour l’achat de la mine de Khoemacau évaluée par les experts à 1,5 ou 2 milliards de dollars US notant que le processus d’appel d’offres concurrentiel devrait prendre plusieurs mois pour être finalisé vers la fin de cette année 2023 avec au moins trois sociétés minières sud-africaines en course. A savoir, Impala Platinum, Exxaro Resources et Sibanye Stillwater, toutes cotées à la bourse de Johannesburg.
Invest-Time soulignait bien que des investisseurs chinois figuraient également sur la liste des entreprises intéressées pour acheter la mine, alors que la demande croissante pour le métal garantit une forte concurrence pour cet actif très recherché.
La mine botwanaise produit environ 60 000 tonnes de cuivre et quelque 2 millions d’onces d’argent par an. La production future pourrait être portée à environ 130 000 tonnes de cuivre et 5 millions d’onces d’argent par an grâce à des investissements supplémentaires. La mine Khoemacau, l’un des plus grands gisements de cuivre d’Afrique est située dans la ceinture de cuivre du Kalahari, une vaste bande de terre qui s’étend du nord-est du Botswana à certaines parties de l’ouest de la Namibie.
Khoemacau est actuellement entièrement détenue par la société privée Cuprous Capital Ltd, elle-même détenue à 88,1 % par Cupric Canyon Capital LP, une société américaine de capital-investissement dont les fonds sont gérés par Global Natural Resources Investments (GNRI) et à 11,9 % par Resource Capital Fund VII LP. Les propriétaires ont admis en mai 2023 qu’ils avaient commencé à prendre contact avec des acheteurs potentiels.