C’est un investissement lourd. Le barrage hydroélectrique de Nachtigal c’est 1,3 milliard de dollars US soit environ 786 milliards de FCFA de coût global. On en attend une augmentation de 30% des capacités de production de l’électricité au Cameroun. C’est la plus grande infrastructure de production de l’énergie électrique jamais construite au Cameroun.
Son achèvement et sa mise en service devraient doper la contribution de l’hydroélectricité dans le mix énergétique, et permettre de réaliser des économies sur les achats des combustibles destinés à faire tourner les centrales thermiques.
Normal que le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana inscrive en bonne place de son séjour, en cours au Cameroun, la visite du projet hydroélectrique de Nachtigal visant à étendre l’accès à l’électricité à 88 % de la population.
Des fuites sur le barrage
Ce mardi, 21 novembre 2023, selon les sources de Invest-Time, Natchigal Hydro Power Company (NHPC), société de projet a dû admettre des anomalies dans la construction de cet ouvrage et surtout rassurer que celles-ci ont été corrigées :
Il y’a effectivement eu des fuites sur le barrage mais ce n’est pas anormal et aucunement grave,
rassure NHPC, cité par un confrère.
La mise en eau comme on l’avait dit en juillet, poursuit NHPC, avait justement vocation à vérifier la robustesse et l’étanchéité du barrage. Ce type d’opération est l’occasion pour tout constructeur, de détecter ce qui ne va pas et de corriger avant la mise en service. C’est ce qui a été fait. On a vidé avant de réparer évidement. Et d’ailleurs on remet l’eau cette semaine pour maintenant démarrer les essais du groupe 1 .
L’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) s’est préoccupée, lors d’une visite le 11 août 2023, des anomalies sur le chantier du barrage hydroélectrique de Natchigal. Par conséquent, le principal bailleur de fonds, la Banque mondiale aussi.
Investissements dans le secteur de l’électricité
Dans le cadre du suivi régulatoire des investissements dans le secteur de l’électricité, une équipe de l’Arsel a visité le vendredi 11 août 2023, le chantier du barrage hydroélectrique de Natchigal pour faire le point de la conformité des investissements aux préconisations légales en vigueur dans le secteur de l’électricité, après la mise en eau réalisée le 18 juillet par le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee).
Le directeur général de l’Arsel, dans un compte rendu adressé au Minee, le 29 août 2023, marque sa préoccupation pour le risque de retard dans les délais de livraison des travaux.
En cause, les constats suivants faits :
Sur le barrage déversant à seuil labyrinthes : des fissures verticales sont visibles entre les joints de plusieurs plots (…) des infiltrations d’eau sont observées sur lesdites fissures. Des fissures horizontales sont également observées sur les joints corps de structures.
Dégradations précoces et accélérées des bétons
Sur le bassin de dissipation du barrage déversant, rapporte le DG de l’Arsel, « des dégradations précoces et accélérées des bétons ».
Au niveau du raccordement entre le canal d’amenée et la prise d’eau, souligne le rapport du Dg de l’Arsel, des fissures verticales sur la paroi de la prise d’eau d’usine ; des fuites d’eau ont été observées au pied de la paroi de la prise d’eau d’usine avec la mise en eau du canal d’amenée. »
Au regard de cette situation préoccupante, le DG de l’Arsel a fait des suggestions au ministre de l’Eau et de l’Energie :
La transmission par NHPC au régulateur du rapport complet présentant les natures et profondeurs des anomalies observées ; toutes les solutions pertinentes pour leurs corrections ; le calendrier relatif aux travaux de mise en œuvre urgente des mesures de réparation et de renforcement des structures des ouvrages.
On parlait alors d’un audit de régulation que conduirait le régulateur en temps opportun. Le délai de livraison des travaux du barrage de Natchigal est fixé à septembre 2024.